Di l'un des deus, sans tant me deguiser
Le peu d'amour que ton semblant me porte :
Je ne sauroi, veu ma peine si forte,
Tant lamenter ne tant Petrarquiser.
Si tu le veus, que sert de refuser
Ce dous present dont l'espoir me conforte ?
Si non, pourquoi, d'une esperance morte
Pais tu ma vie, affin de l'abuser ?
L'un de tes yeus dans les enfers me ruë,
L'autre à l'envi tour à tour s'évertuë
De me remettre en paradis encor :
Ainsi tes yeus pour causer mon renaitre,
Et puis ma mort, sans cesse me font estre,
Ore un Pollux, et ores un Castor.