Présentation de l'oeuvre


"Bel-Ami" est un roman de Guy de Maupassant, publié pour la première fois en 1885. L'œuvre est considérée comme une critique acérée de la société parisienne de la fin du 19e siècle, en particulier de ses aspects les plus opportunistes et immoraux. Le roman suit l'ascension sociale de Georges Duroy, un jeune homme ambitieux et séduisant mais sans scrupules, qui utilise son charme et ses manipulations pour gravir les échelons de la société parisienne.

Au début du roman, Duroy est un ancien sous-officier pauvre travaillant pour une petite somme comme commis dans les bureaux du chemin de fer. Sa rencontre avec Charles Forestier, un ancien camarade de régiment devenu journaliste influent, lui ouvre les portes du monde du journalisme et de la haute société parisienne. Duroy, rebaptisé "Bel-Ami" par ses conquêtes féminines, exploite ses relations amoureuses avec plusieurs femmes influentes pour avancer dans sa carrière et améliorer son statut social. Ces femmes incluent Madeleine Forestier, la femme de Charles, Clotilde de Marelle, et Madame Walter, l'épouse de l'éditeur du journal pour lequel il travaille.

À travers l'histoire de Georges Duroy, Maupassant explore les thèmes de l'ambition, de la corruption, de la manipulation, et de la quête du pouvoir. Le roman dépeint un portrait critique de la presse, montrant comment elle peut être utilisée comme un outil d'influence politique et sociale, ainsi que de la montée du capitalisme et de ses effets sur la société française. "Bel-Ami" illustre également comment les relations personnelles peuvent être exploitées pour des gains professionnels et matériels, mettant en lumière la moralité douteuse et l'opportunisme des élites parisiennes.

Le succès et l'ascension de Duroy sont présentés avec un mélange d'admiration pour son audace et de critique pour son absence de moralité, offrant un commentaire sur la nature humaine et les dynamiques de pouvoir dans la société moderne. "Bel-Ami" reste l'un des romans les plus célèbres et étudiés de Maupassant, apprécié pour son réalisme, sa critique sociale, et sa complexité psychologique.


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I - Première Partie - Chapitre I
Extrait

Quand la caissière lui eut rendu la monnaie de sa pièce de cent sous, Georges Duroy sortit du restaurant.Comme il portait beau, par nature et par pose d’ancien sous-officier, il cambra sa taille, frisa sa moustache d’un geste militaire et...


II - Première Partie - Chapitre II
Extrait

— Monsieur Forestier, s’il vous plaît ?— Au troisième, la porte à gauche.Le concierge avait répondu cela d’une voix aimable où apparaissait une considération pour son locataire. Et Georges Duroy monta l’escalier.Il était un peu gêné, intimidé, mal à l’aise....


III - Première Partie - Chapitre III
Extrait

Quand Georges Duroy se retrouva dans la rue, il hésita sur ce qu’il ferait. Il avait envie de courir, de rêver, d’aller devant lui en songeant à l’avenir et en respirant l’air doux de la nuit ; mais la pensée...


IV - Première Partie - Chapitre IV
Extrait

Georges Duroy dormit mal, tant l’excitait le désir de voir imprimé son article. Dès que le jour parut, il fut debout, et il rôdait dans la rue bien avant l’heure où les porteurs de journaux vont, en courant, de kiosque...


V - Première Partie - Chapitre V
Extrait

Deux mois s’étaient écoulés ; on touchait à septembre, et la fortune rapide que Duroy avait espérée lui semblait bien longue à venir. Il s’inquiétait surtout de la médiocrité morale de sa situation et ne voyait pas par quelle voie...


VI - Première Partie - Chapitre VI
Extrait

Georges Duroy eut le réveil triste, le lendemain.Il s’habilla lentement, puis s’assit devant sa fenêtre et se mit à réfléchir. Il se sentait, dans tout le corps, une espèce de courbature, comme s’il avait reçu, la veille, une volée de...


VII - Première Partie - Chapitre VII
Extrait

La disparition de Charles donna à Duroy une importance plus grande dans la rédaction de La Vie Française. Il signa quelques articles de fond, tout en signant aussi ses échos, car le patron voulait que chacun gardât la responsabilité de...


VIII - Première Partie - Chapitre VIII
Extrait

Son duel avait fait passer Duroy au nombre des chroniqueurs de tête de la Vie Française ; mais, comme il éprouvait une peine infinie à découvrir des idées, il prit la spécialité des déclamations sur la décadence des mœurs, sur...


IX - Deuxième Partie - Chapitre I
Extrait

Georges Duroy avait retrouvé toutes ses habitudes anciennes.Installé maintenant dans le petit rez-de-chaussée de la rue de Constantinople, il vivait sagement, en homme qui prépare une existence nouvelle. Ses relations avec Mme de Marelle avaient même pris une allure conjugale,...


X - Deuxième Partie - Chapitre II
Extrait

Les Du Roy étaient rentrés à Paris depuis deux jours et le journaliste avait repris son ancienne besogne en attendant qu’il quittât le service des échos pour s’emparer définitivement des fonctions de Forestier et se consacrer tout à fait à...


XI - Deuxième Partie - Chapitre III
Extrait

En entrant au journal, le lendemain, Du Roy alla trouver Boisrenard.— Mon cher ami, dit-il, j’ai un service à te demander. On trouve drôle depuis quelque temps de m’appeler Forestier. Moi, je commence à trouver ça bête. Veux-tu avoir la...


XII - Deuxième Partie - Chapitre IV
Extrait

La place de la Trinité était presque déserte, sous un éclatant soleil de juillet. Une chaleur pesante écrasait Paris, comme si l’air de là-haut, alourdi, brûlé, était retombé sur la ville, de l’air épais et cuisant qui faisait mal dans...


XIII - Deuxième Partie - Chapitre V
Extrait

L’automne était venu. Les Du Roy avaient passé à Paris tout l’été, menant une campagne énergique dans la Vie Française en faveur du nouveau cabinet pendant les courtes vacances des députés.Quoiqu’on fût seulement dans les premiers jours d’octobre, les Chambres...


XIV - Deuxième Partie - Chapitre VI
Extrait

L’église était tendue de noir, et, sur le portail, un grand écusson coiffé d’une couronne annonçait aux passants qu’on enterrait un gentilhomme.La cérémonie venait de finir, les assistants s’en allaient lentement, défilant devant le cercueil et devant le neveu du...


XV - Deuxième Partie - Chapitre VII
Extrait

Depuis deux mois la conquête du Maroc était accomplie. La France, maîtresse de Tanger, possédait toute la côte africaine de la Méditerranée jusqu’à la régence de Tripoli, et elle avait garanti la dette du nouveau pays annexé.On disait que deux...


XVI - Deuxième Partie - Chapitre VIII
Extrait

Pendant le reste de l’hiver, les Du Roy allèrent souvent chez les Walter. Georges même y dînait seul à tout instant, Madeleine se disant fatiguée et préférant rester chez elle.Il avait adopté le vendredi comme jour fixe, et la Patronne...


XVII - Deuxième Partie - Chapitre IX
Extrait

Trois mois s’étaient écoulés. Le divorce de Du Roy venait d’être prononcé. Sa femme avait repris le nom de Forestier, et comme les Walter devaient partir, le 15 juillet, pour Trouville, on décida de passer une journée à la campagne,...


XVIII - Deuxième Partie - Chapitre X
Extrait

Il faisait sombre dans le petit appartement de la rue de Constantinople, car Georges Du Roy et Clotilde de Marelle s’étant rencontrés sous la porte étaient entrés brusquement, et elle lui avait dit, sans lui laisser le temps d’ouvrir les...


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