Les "Contes de la bécasse" est une œuvre de Guy de Maupassant, composée d'une série de nouvelles qui explorent la vie rurale et les mœurs de la société française à la fin du XIXe siècle. À travers ces récits, l'auteur offre un regard acéré sur les passions humaines, les travers et les absurdités de la condition humaine, tout en mettant en lumière les tensions entre les classes sociales, les ambitions personnelles et les désirs souvent réprimés.
La nouvelle éponyme, "La Bécasse", raconte l'histoire d'une partie de chasse où des characters sont réunis. Elle met en scène une bande de chasseurs qui se livrent à des propos souvent comiques et absurdes, tout en laissant transparaître leurs instincts primitifs et leurs rivalités. Maupassant se sert du cadre de la chasse pour examiner les dynamiques sociales et les relations entre les hommes, révélant des vérités profondes sur la nature humaine.
D'autres récits présents dans le recueil explorent des thèmes variés, allant de l'amour contrarié à la cupidité, en passant par la vie quotidienne et les drames personnels. Maupassant, avec son style incisif, utilise une prose descriptive et vivante qui rend compte des paysages normands mais aussi des caractères des personnages. Il ne manque pas d'intégrer un humour subtil, souvent teinté de cynisme, pour souligner les contradictions de la vie.
Le recueil s'articule autour d'une alternance entre des moments de légèreté et des réflexions plus sombres sur la condition humaine. Chaque conte, tout en étant indépendant, s'inscrit dans une certaine continuité thématique, rendant l'ensemble cohérent et riche en émotions. Maupassant, grâce à son talent pour observer et raconter, parvient à créer des portraits de la vie paysanne et bourgeoise, dressant ainsi un tableau vivant et saisissant de son époque.
Le vieux baron des Ravots avait été pendant quarante ans le roi des chasseurs de sa province. Mais, depuis cinq à six années, une paralysie des jambes le clouait à son fauteuil, et il ne pouvait plus que tirer des...
À M. Oudinot.I« Ça, mon ami, dis-je à Labarbe, tu viens encore de prononcer ces quatre mots, « ce cochon de Morin ». Pourquoi, diable, n’ai-je jamais entendu parler de Morin sans qu’on le traitât de « cochon » ?Labarbe,...
À Robert de Bonnières.Tenez, dit M. Mathieu d’Endolin, les bécasses me rappellent une bien sinistre anecdote de la guerre.Vous connaissez ma propriété dans le faubourg de Cormeil. Je l’habitais au moment de l’arrivée des Prussiens.J’avais alors pour voisine une espèce...
À Henry Roujon.Mme Lefèvre était une dame de campagne, une veuve, une de ces demi-paysannes à rubans et à chapeaux falbalas, de ces personnes qui parlent avec des cuirs, prennent en public des airs grandioses, et cachent une âme de...
À Paul BourgetLes grands malheurs ne m’attristent guère, dit Jean Bridelle, un vieux garçon qui passait pour sceptique. J’ai vu la guerre de bien près : j’enjambais les corps sans apitoiement. Les fortes brutalités de la nature ou des hommes...
À J. K. Huysmans.On remonta sur le pont après dîner. Devant nous la Méditerranée n’avait pas un frisson sur toute sa surface, qu’une grande lune calme moirait. Le vaste bateau glissait, jetant sur le ciel, qui semblait ensemencé d’étoiles, un...
À A. de Joinville.La procession se déroulait dans le chemin creux ombragé par les grands arbres poussés sur les talus des fermes. Les jeunes mariés venaient d’abord, puis les parents, puis les invités, puis les pauvres du pays, et les...
À Léon Fontaine.Le vieux curé bredouillait les derniers mots de son sermon au-dessus des bonnets blancs des paysannes et des cheveux rudes ou pommadés des paysans. Les grands paniers des fermières venues de loin pour la messe étaient posés à...
À Léon Hennique.C’était à la fin du dîner d’ouverture de chasse chez le marquis de Bertrans. Onze chasseurs, huit jeunes femmes et le médecin du pays étaient assis autour de la grande table illuminée, couverte de fruits et de fleurs.On...
À Henry Céara.On lisait dernièrement dans les journaux les lignes suivantes :« Boulogne-sur-Mer, 22 janvier. — On nous écrit :« Un affreux malheur vient de jeter la consternation parmi notre population maritime déjà si éprouvée depuis deux années. Le bateau...
À Paul Alexis.Nous venions de sortir de Rouen et nous suivions au grand trot la route de Jumièges. La légère voiture filait, traversant les prairies ; puis le cheval se mit au pas pour monter la côte de Canteleu.C’est là...
À Paul Hervieu.Je connaissais ce grand garçon qui s’appelait René de Bourneval. Il était de commerce aimable, bien qu’un peu triste, semblait revenu de tout, fort sceptique, d’un scepticisme précis et mordant, habile surtout à désarticuler d’un mot les hypocrisies...
À Octave Mirbeau.Les deux chaumières étaient côte à côte, au pied d’une colline, proches d’une petite ville de bains. Les deux paysans besognaient dur sur la terre inféconde pour élever tous leurs petits. Chaque ménage en avait quatre. Devant les...
À René Billotte.Mme Berthe d’Avancelles avait jusque-là repoussé toutes les supplications de son admirateur désespéré, le baron Joseph de Croissard. Pendant l’hiver, à Paris, il l’avait ardemment poursuivie, et il donnait pour elle maintenant des fêtes et des chasses en...
À René Maizeroy.Ils se promenaient, les deux vieux amis, dans le jardin tout fleuri où le gai Printemps remuait de la vie.L’un était Sénateur, et l’autre de l’Académie française, graves tous deux, pleins de raisonnements très logiques mais solennels, gens...
À X. Charmes.On l’appelait Saint-Antoine, parce qu’il se nommait Antoine, et aussi peut-être parce qu’il était bon vivant, joyeux, farceur, puissant mangeur et fort buveur, et vigoureux trousseur de servantes, bien qu’il eût plus de soixante ans.C’était un grand paysan...
À Robert Pinchon.Depuis son entrée en France avec l’armée d’invasion, Walter Shnaffs se jugeait le plus malheureux des hommes. Il était gros, marchait avec peine, soufflait beaucoup et souffrait affreusement des pieds qu’il avait fort plats et fort gras. Il...
Je l’avais aimée éperdument ! Pourquoi aime-t-on ? Est-ce bizarre de ne plus voir dans le monde qu’un être, de n’avoir plus dans l’esprit qu’une pensée, dans le cœur qu’un...
ISorti du Havre le 3 mai 1882, pour un voyage dans les mers de Chine, le trois-mâts carré Notre-Dame-des-Vents, rentra au port de Marseille le 8 août 1886, après quatre...
En descendant le grand escalier du cercle chauffé comme une serre par le calorifère, le baron de Mordiane avait laissé ouverte sa fourrure ; aussi, lorsque la grande porte de...
— Ah ! mon cher, quelles rosses, les femmes !— Pourquoi dis-tu ça ? |— C’est qu’elles m’ont joué un tour abominable,— À toi ?— Oui, à moi.— Les femmes,...
Le Kléber avait stoppé, et je regardais de mes yeux ravis l’admirable golfe de Bougie qui s’ouvrait devant nous. Les forêts kabyles couvraient les hautes montagnes ; les sables jaunes,...
Maître Lecacheur apparut sur la porte de sa maison, à l’heure ordinaire, entre cinq heures et cinq heures un quart du matin, pour surveiller ses gens qui se mettaient au...
Le cimetière plein d’officiers avait l’air d’un champ fleuri. Les képis et les culottes rouges, les galons et les boutons d’or, les sabres, les aiguillettes de l’état-major, les brandebourgs des...
À Robert Pinchon.Le père Boitelle (Antoine) avait dans tout le pays, la spécialité des besognes malpropres.Toutes les fois qu’on avait à faire nettoyer une fosse, un fumier, un puisard, à...
IDevant la porte de la maison, demi-ferme, demi-manoir, une de ces habitations rurales mixtes qui furent presque seigneuriales et qu’occupent à présent de gros cultivateurs, les chiens, attachés aux pommiers...
IUn de mes amis m’avait dit : Si tu passes par hasard aux environs de Bordj-Ebbaba, pendant ton voyage en Algérie, va donc voir mon ancien camarade Auballe, qui est...