Mont-Oriol est un roman de Guy de Maupassant qui se déroule dans une station thermale en France, spécialisée dans les cures d'eau. L'histoire met en scène le personnage principal, un homme de la bourgeoisie nommé Charles Grandmorge, qui se rend à Mont-Oriol pour sa santé. Ce cadre de cure devient le théâtre des rencontres entre différentes figures de la société de l'époque, révélant ainsi des tensions sociales, des désirs cachés et des conflits personnels.
Au cœur de l'intrigue, Charles Grandmorge est pris dans un dilemme entre son désir d’évasion et son attachement aux conventions de sa vie bourgeoise. Il rencontre d’autres personnages, notamment une femme malade, dont l’histoire personnelle et les aspirations sont profondément marquées par sa condition. Maupassant explore la dynamique des relations humaines dans cet espace clos, où la promiscuité crée des liens inattendus et des confrontations de classe.
Le roman aborde également des thèmes comme l’amour, l’illusion, et la désillusion. Les personnages sont souvent en proie à leurs propres désirs, qui se heurtent à la réalité de leur existence quotidienne. La nature même de la cure, moment de répit et de guérison, contraste avec les passions tumultueuses qui animent les protagonistes, faisant ainsi ressortir les subtilités de la psyché humaine. Maupassant met en lumière à la fois l’imaginaire et la désillusion des personnages, soulignant leur quête de bonheur dans un monde qui semble souvent indifférent à leurs aspirations.
La station thermale, symbolisant une forme de refuge, devient le lieu où se dévoilent les vérités de chacun, mêlant ennui et excitation, espoir et désespoir. À travers ces tableaux de la vie sociale, Maupassant expose la fragilité des relations interpersonnelles et la complexité des sentiments humains, tout en utilisant la comédie et la tragédie pour exprimer les contradictions de la société. Mont-Oriol est ainsi une réflexion sur la nature humaine, vu à travers le prisme d’un lieu où se côtoient souffrance, guérison et quête identitaire.
Les premiers baigneurs, les matineux déjà sortis de l’eau, se promenaient à pas lents, deux par deux ou solitaires, sous les grands arbres, le long du ruisseau qui descend des gorges d’Enval.D’autres arrivaient du village, et entraient dans l’établissement d’un...
Le déjeuner fut long comme sont les repas de table d’hôte. Christiane, qui ne connaissait pas tous ces visages, causait avec son père et avec son frère. Puis elle monta se reposer jusqu’au moment où devait sauter le morne.Elle fut...
La table d’hôte fut bruyante, ce soir-là, au Splendid Hotel. L’affaire du morne et de la source agitait la conversation. Les dîneurs n’étaient pas nombreux, cependant, une vingtaine en tout, des gens taciturnes d’ordinaire, paisibles, des malades qui, après avoir...
Les deux Oriol avaient longtemps causé après que les petites s’étaient couchées. Emus et excités par la proposition d’Andermatt, ils cherchaient les moyens d’allumer davantage son désir, sans compromettre leurs intérêts. En paysans précis, pratiques, ils pesaient avec sagesse toutes...
Pendant huit jours, Christiane ne s’occupa que de la préparation de cette fête. Le curé, en effet, parmi ses paroissiennes, n’avait trouvé que les petites Oriol qui fussent dignes de quêter avec la fille du marquis de Ravenel ; et...
Les jours qui suivirent furent charmants pour Christiane Andermatt. Elle vivait, le cœur léger et l’âme en joie. Le bain du matin était son premier plaisir, un délicieux plaisir à fleur de peau, une demi-heure exquise dans l’eau chaude et...
Christiane, qui s’était couchée fort tard, se réveilla dès que le soleil jeta dans sa chambre un flot de clarté rouge par sa fenêtre restée grande ouverte.Elle regarda l’heure — cinq heures, — et demeura sur le dos, délicieusement, dans...
L’absence d’Andermatt se prolongeait. M. Aubry-Pasteur faisait des fouilles. Il trouva de nouveau quatre sources qui donnaient à la nouvelle Société deux fois plus d’eau qu’il n’en fallait. Le pays entier, affolé par ces recherches, par ces découvertes, par les...
À peine eût-on reconnu la station d’Enval, le 1er juillet de l’année suivante.Sur le sommet de la butte, debout entre les deux issues du vallon, s’élevait une construction d’architecture mauresque qui portait au front le mot Casino, en lettres d’or.On...
C’était maintenant une question brûlante, que celle des médecins dans Enval. Ils s’étaient brusquement emparés du pays, de toute l’attention, de toute la passion des habitants. Jadis les sources coulaient sous l’autorité du seul docteur Bonnefille, entre les animosités inoffensives...
On allait se mettre à table pour dîner, le lendemain, dans la salle à manger particulière des familles Andermatt et de Ravenel, quand Gontran ouvrit la porte en annonçant : « Mesdemoiselles Oriol. »Elles entrèrent, gênées, poussées par lui qui...
Andermatt et le docteur Latonne se promenaient devant le Casino, sur la terrasse ornée de vases en simili-marbre.— Il ne me salue même plus, disait le médecin, parlant de son confrère Bonnefille, il est là-bas, dans son trou comme un...
Gontran fut un fiancé parfait, aimable autant qu’assidu. Il fit des cadeaux à tout le monde avec la bourse d’Andermatt et il allait à tout instant voir la jeune fille, soit chez elle, soit chez Mme Honorat. Paul, maintenant, l’accompagnait...
La journée du lendemain s’annonça mal pour Andermatt. En arrivant à l’établissement des bains, il apprit que M. Aubry-Pasteur était mort, dans la nuit, d’une attaque d’apoplexie, au Splendid Hotel. Outre que l’ingénieur lui était très utile par ses connaissances,...
IÀ Georges Pouchet.Je n’étais point revenu à Virelogne depuis quinze ans. J’y retournai chasser, à l’automne, chez mon ami Serval, qui avait enfin fait reconstruire son château, détruit par les...
IÀ Gustave Toudouze.Le wagon était au complet depuis Cannes ; on causait, tout le monde se connaissait. Lorsqu’on passa Tarascon, quelqu’un dit : « C’est ici qu’on assassine. » Et...
À M. Achille Bénouville.Un vieux pauvre, à barbe blanche, nous demanda l’aumône. Mon camarade Joseph Davranche lui donna cent sous. Je fus surpris. Il me dit :— Ce misérable m’a...
À Léon Dierx.M. Saval, qu’on appelle dans Mantes « le père Saval », vient de se lever. Il pleut. C’est un triste jour d’automne ; les feuilles tombent. Elles tombent...
À Guillemet,Devant la porte de la ferme, les hommes endimanchés attendaient. Le soleil de mai versait sa claire lumière sur les pommiers épanouis, ronds comme d’immenses bouquets blancs, roses et...
À José Maria de Heredia.Pourquoi suis-je entré, ce soir-là, dans cette brasserie ? Je n’en sais rien. Il faisait froid. Une fine pluie, une poussière d’eau voltigeait, voilait les becs...
À Harry Alis.Sur toutes les routes autour de Goderville, les paysans et leurs femmes s’en venaient vers le bourg ; car c’était jour de marché. Les mâles allaient, à pas...
À Maurice Leloir,Le train venait de quitter Gênes, allant vers Marseille et suivant les longues ondulations de la côte rocheuse, glissant comme un serpent de fer entre la mer et...
À Louis Le Poittevin.Aucun souffle d’air ne passait dans la brume épaisse endormie sur le fleuve. C’était comme un nuage de coton terne posé sur l’eau. Les berges elles-mêmes restaient...
IÀ Léon Chapron.M. Marambot ouvrit la lettre que lui remettait Denis, son serviteur, et il sourit.Denis, depuis vingt ans dans la maison, petit homme trapu et jovial, qu’on citait dans...