Franc de raison, esclave de fureur,
Ie vois chassant une Fere sauvage,
Or sur un mont, or le lon d'un rivage,
Or dans le bois de ieunesse & d'erreur.
I'ai pour ma lesse un lon trait de malheur,
I'ai pour limier un trop ardent courage,
I'ai pour mes chiens, & le foin, & la rage,
Le déplaisir, la peine, & la douleur.
Mais eus voiant que plus elle chassée
Loin loin devant moins s'enfuit eslancée,
Tournant sur moi la dent de leur effort.
Comme mastins affamés de repaitre,
A lons morceaus se paissent de leur maitre,
Et sans merci me trainent à la mort.