Le Prix Martin
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ACTE II - Scène VI

Eugène Labiche

ACTE II - Scène VI


HERNANDEZ, puis LOÏSA, puis MARTIN.

HERNANDEZ(seul.)
Nous disons la clef de son nécessaire. (Il se dirige vers la chambre où est entrée Loïsa et ouvre la porte.)
Cousine !

LOÏSA(à l'intérieur, poussant un cri.)
Ah !… On n'entre pas !

HERNANDEZ(refermant vivement la porte, revenant en scène, très agité.)
Elle s'habille ! Caramba ! Demonio ! Valgame Dios ! Qu'elle est belle, éblouissante !… De l'air ! de l'air !… (Il ouvre la fenêtre.)
Ah ! j'ai du feu dans les veines ! J'étouffe ! j'étouffe ! (Il ôte son habit et son gilet.)
Je me sens mieux !

LOÏSA(ouvrant sa porte.)
Vous voulez me parler ? (Elle l'aperçoit, pousse un cri et referme vivement la porte.)
Ah !

HERNANDEZ
Caraï ! un peu plus, elle voyait mon tatouage !…

MARTIN(rentrant par le fond et l'apercevant en manches de chemise.)
Qu'est-ce que tu fais là?… Tu te déshabilles?

HERNANDEZ
J'avais un peu chaud, je prenais le frais.

MARTIN(à part.)
Drôle de peuple ! (Haut.)
On va apporter le tilleul et le laudanum.

AGENOR(dans sa chambre, à droite. )
Ferdinand ! Ferdinand !

MARTIN
C'est Agénor… Je t'en prie… ne le contredis pas… tu le contredis toujours.

HERNANDEZ(remettant son habit et son gilet)
Il m'agace !
(Il passe à gauche.)

MARTIN
Parbleu ! moi aussi ! il m'agace !… Mais, puisqu'il est condamné… un peu de patience !… couvrons le précipice de roses, donnons-lui son poulet.
(Il va au-devant d'AGENOR.)


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