Présentation de l'oeuvre
L'œuvre "Entretiens sur la pluralité des mondes" de Bernard le Bovier de Fontenelle, publiée en 1686, explore la question de l'existence de mondes habités en dehors de la Terre. À travers une série de dialogues entre un philosophe et une dame, Fontenelle aborde les conceptions cosmologiques et scientifiques de son époque, en particulier la théorie copernicienne qui centralise le Soleil plutôt que la Terre dans l'univers. Il introduit des idées novatrices sur le cosmos, suggérant que les étoiles pourraient abriter des systèmes planétaires similaires au nôtre.
Fontenelle se sert de la légèreté et de l'accessible pour traiter de concepts complexes, rendant la science plus compréhensible et attrayante pour le grand public. Les entretiens permettent d'explorer, de manière imagée et poétique, la notion d'une pluralité de mondes, chacun avec ses propres habitants et ses propres lois physiques. À travers les échanges, le lecteur est invité à contempler l'immensité de l'univers, tout en révélant la curiosité insatiable de l'esprit humain face à l'inconnu.
L'œuvre s'inscrit également dans une réflexion sur la philosophie de la nature et la place de l'homme dans l'univers. Fontenelle questionne les certitudes religieuses et les doctrines établies de l'époque, tout en respectant en même temps les valeurs culturelles et sociétales de son temps. En utilisant le dialogue, il amène ses interlocuteurs, et donc le lecteur, à une approche plus rationaliste et critique, qui défie les idées reçues tout en restant accessible.
Tous ces éléments contribuent à faire des "Entretiens sur la pluralité des mondes" un texte fondamental dans l'histoire de la pensée scientifique et philosophique, oscillant entre vulgarisation et réflexion profonde sur le cosmos et notre place en son sein. Les conversations mettent en avant un esprit d'ouverture, incitant à l'émerveillement face à la vastitude de l'univers, tout en cherchant à élargir les horizons de la pensée humaine par la raison et l'observation scientifique.
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Préface
Extrait
Je suis à-peu-près dans le même cas où se trouva Ciceron, lorsqu’il entreprit de mettre en sa langue des matieres de Philosophie, qui jusques-là n’avoient été traitées qu’en Grec. Il nous apprend qu’on disoit que ses ouvrages seroient fort inutiles,...
À Monsieur L...
Extrait
Vous voulez, Monsieur, que je vous rende un compte exact de la manière dont j’ai passé mon temps à la campagne, chez Madame la Marquise de G***. Savez-vous bien que ce compte exact sera un livre ; et ce qu’il...
Premier soir
Extrait
Que la Terre est une Planete qui tourne sur elle-même, et autour du Soleil.Nous allâmes donc un soir après souper nous promener dans le parc. Il faisoit un frais délicieux, qui nous récompensoit d’une journée fort chaude que nous avions...
Second soir
Extrait
Que la Lune est une Terre habitéeLe lendemain au matin, dès que l’on put entrer dans l’appartement de la Marquise, j’envoyai savoir de ses nouvelles et lui demander si elle avoit pu dormir en tournant. Elle me fit répondre qu’elle...
Troisième soir
Extrait
Particularités du Monde de la Lune. Que les autres Planètes sont habitées aussi.La Marquise voulut m’engager pendant le jour à poursuivre nos entretiens, mais je lui représentai que nous ne devions confier de telles rêveries qu’à la lune et aux...
Quatrième soir
Extrait
Particularités des mondes de Vénus, de Mercure, de Mars, de Jupiter et de Saturne.Les songes ne furent point heureux, ils représentèrent toujours quelque chose qui ressembloit à ce que l’on voit ici. J’eus lieu de reprocher à la Marquise ce...
Cinquième soir
Extrait
Que les étoiles fixes sont autant de Soleils, dont chacun éclaire un monde.La Marquise sentit une vraie impatience de savoir ce que les étoiles fixes deviendraient. Seront-elles habitées comme les planètes ? me dit-elle. Ne le seront-elles pas ? Enfin...
Sixième soir
Extrait
Nouvelles pensées qui confirment celles des Entretiens précédens. Dernières découvertes qui ont été faites dans le Ciel.Il y avoit longtemps que nous ne parlions plus des mondes, Madame L.M.D.G. et moi, et nous commencions même à oublier que nous en...
