De quelle plante, ou de quelle racine,
De quel unguent, ou de quelle liqueur,
Oindroi-je bien la plaie de mon cœur
Qui d’os en os incurable chemine?
Ni vers charmés, pierre, ni medecine,
Drogue, ni just, ne romproient ma langueur,
Tant je sen moindre & moindre ma vigueur,
Jà me trainer dans la Barque voisine.
Las, toi qui sais des herbes le pouvoir,
Et qui la plaie au cœur m’as fait avoir,
Guari le mal que ta beauté me livre:
De tes beaus yeus allege mon souci,
Et par pitié retien encor ici
Ce pauvre amant, qu’Amour soule de vivre.