ZINEB (SEULE.)
(Une vieille femme marche péniblement en dehors du parapet. On voit le haut de son corps. Elle est vêtue d'un sac et d'un voile en guenilles. Elle a dans ses cheveux gris bizarrement rattachés des pièces de monnaie qui brillent, et, dans les tresses en désordre, une plume nouée qui semble couleur de feu.)
ZINEB
J'ai cent ans. Le moment est venu de mourir.(Pensive et accoudée au parapet.)
Cent ans.(Elle détache de sa coiffure la plume et la considère.)
Ce talisman ne peut me secourir Désormais.(Elle replace la plume dans ses cheveux.)
J'ai fini ma tâche. Allons au gîte.(Elle se met en marche lentement. Elle s'arrête et lève la tête.)
J'entends dans ce branchage une aile qui palpite. C'est le tressaillement d'angoisse d'un oiseau. Car l'homme et l'animal sont le même roseau; L'éternel vent de mort nous courbe tous ensemble.(Elle regarde dans les arbres.)
C'est un ramier blessé.(On voit un pigeon voleter au-dessus d'elle.)
Viens, oiseau. Comme il tremble !
(Le pigeon descend de rameau en rameau et tombe à terre en dedans du mur d'enceinte. Zineb franchit le parapet. L'oiseau se laisse prendre. Elle le réchauffe dans ses mains.)(Le pigeon a un papier noué à la patte,)
Un papier. Justement. Il apporte une lettre. Il revient de la ville. Et, quand il a passé, Quelque chasseur l'aura d'un grain de plomb blessé. La lettre vient à moi, donc il faut que je lise.(Elle dénoue avec précaution de la patte du pigeon le papier qu'elle déploie, et elle lit:)
"De l'évêque à l'abbé. — S'il touche à ton église, "On touchera son trône." (Rêvant.)
Un avis, un envoi De prêtre à prêtre avec une menace au roi. Guérissons l'oiseau.(Elle cueille une feuille dans une fente du parapet.)
Feuille, ô dictame de Crète, J'invoque ta vertu redoutable et secrète, Poison pour tous, pour lui sois la vie.(Elle frotte avec la feuille l'aile de l'oiseau qui semble inanimé.)
Est-ce pas, Nature, que tu hais les semeurs de trépas Qui dans l'air frappent l'aigle et sur l'eau la sarcelle, Et font partout saigner la vie universelle !(Elle continue de frotter la blessure ; l'oiseau reprend force et mouvement.)
L'aile n'est que meurtrie. Il renaît. À présent Va porter ton haineux message, être innocent.(Elle lui rattache le papier à la patte.)
Ton bec est rose, oiseau cher au devin, au mage, Au scalde, et l'arc-en-ciel est dans ton doux plumage. Te voilà guéri. Va.(Elle lâche le pigeon qui s'envole. — Elle écoute.)
J'entends marcher.
(Elle se hâte en chancelant et sort. Entrent le Roi de Man et Mess Tityrus, chacun une sarbacane à la main. Mess Tityrus a une gibecière au côté.)
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