ACTE III - Scène II
(M.DURU, M. GRIPON )
M. Gripon
Je viens signer notre alliance.
M. Duru
Comment signer !
M. Gripon
Sans doute, & vous l'avez voulu.
Il faut conclurre tout.
M. Duru
Tout est assez conclu.
Vous radottez.
M. Gripon
Je viens pour consommer la chose.,
M. Duru
La chose est consommée.
M. Gripon
Oh ! oui : je me propose De produire au grand jour ma Phlipotte & Phlipot.
(Ils viennent.)
M. Duru
Quels discours !
M. Gripon
Tout est prêt en un mot.
M. Duru
Morbleu ? vous vous moquez ; tout est fait.
M. Gripon
Çà, compère, Votre femme est instruite, Se prépare l'affaire.
M. Duru
Je n'ai point vû ma femme ; elle dort, & mon fils Dort avec votre fille ; & mon gendre au logis Avec ma fille dort, & tout dort. Quelle rage Vous a fait cette nuit presser ce mariage ?
M. Gripon
Es-tu devenu fou ?
M. Duru
Quoi ! mon fils ne tient pas A présent dans son lit Phlipotte & ses appas ?
Les noces ? cette nuit, n'auraient pas été faites ?
M. Gripon
Ma fille a cette nuit repassé ses cornettes, Elle s'habille en hâte ; & mon fils son cadet, Pour épargner les fraix, met le contrat au net.
M. Duru
Juste ciel ! quoi ! ton fils n'est pas avec ma fille ?
M. Gripon
Non, sans doute.
M. Duru
Le Diable est donc dans ma famille.
M. Gripon
Je le crois.
M. Duru
Ah ! fripons ! femme indigne du jour, Vous payerez bien cher ce détestable tour !
Lâches, vous apprendrez que c'est moi qui fuis maître.
Approfondissons tout ; je prétens tout connaître Fai descendre mon fils ; va, compère, di — lui Qu'un ami de son père, arrivé d'aujourd'hui, Vient lui parler d'affaire, Se ne saurait attendre.
M. Gripon
Je vais te l'amener. Il faut punir mon gendre.
Il faut un Commissaire, il faut verbaliser, Il faut venger Phlipotte.
M. Duru
Eh ! cours sans tant jaser.
M. Gripon
(revenant.)
Cela pourra coûter quelqu'argent, mais n'importe.
M. Duru
Eh ! va donc.
M. Gripon
(revenant.)
Il faudra faire amener main forte.
M. Duru
Va, te dis — je.
M. Gripon
J'y cours.