(MADAME MONTAUDOIN; PUIS ISIDORE ; PUIS MONTAUDOIN.)
MADAME MONTAUDOIN
(seule.)
Un parent… un ami… Il me faudrait une personne discrète et en position de faire un pareil cadeau.
Je ne vois pas dans nos connaissances…
ISIDORE
(entrant par le fond.)
Belle-maman !
MADAME MONTAUDOIN
Isidore !
ISIDORE
Je suis en retard ; mais, au moment de partir, mon patron m'a fait demander pour m'apprendre une
bonne nouvelle.
MADAME MONTAUDOIN
Quoi donc ?
ISIDORE
Il m'a promis de m'associer dans sa maison de commerce, à la condition d'y placer la dot de ma
femme.
MADAME MONTAUDOIN
Comment ?
ISIDORE
Il n'y a aucun danger, je connais la maison… c'est du 15 pour 100. (Prenant son carnet.)
Je vais
faire le compte ! (Ecrivant.)
Dot : quatre-vingt mille francs à quinze pour cent, cela fait douze
mille francs ; plus, mes appointements de caissier, deux mille quatre cents, font quatorze mille,
plus le cadeau de la famille au jour de l'an…
MADAME MONTAUDOIN
Plaît-il ?
ISIDORE
Je laisse le chiffre en blanc… pour mémoire… c'est environ quinze mille francs de rente. Nous en
dépensons cinq, nous en plaçons dix… avec les intérêts capitalisés pendant vingt ans…(Reprenant son carnet.)
Je vais faire le compte.
MADAME MONTAUDOIN
Plus tard.
ISIDORE
Pourquoi ? Les chiffres c'est amusant…
MADAME MONTAUDOIN
En vérité, vous n'êtes guère amoureux un jour où… (Poussant un cri en apercevant la tête de Montaudoin qui vient de reparaître par la porte entre-bâillée.)
Ah !
MONTAUDOIN
(doucement.)
C'est moi… Je ne trouve pas mes gants ! où as-tu mis mes gants ?…
MADAME MONTAUDOIN
(allant à Montaudoin.)
Tu es insupportable ! Tu les as serrés toi-même dans le tiroir de la commode… Mais entre donc !
ISIDORE
Bonjour, beau-père !
MONTAUDOIN
Bonjour, mon garçon !
MADAME MONTAUDOIN
Onze heures et demie… je vais m'habiller. Ah ! monsieur Isidore, le notaire est là… il désirerait
vous parler pour le contrat… À tout à l'heure !
(Elle sort par la gauche.)
ISIDORE
Le notaire !… je vais…
(Il se dirige vers la porte de droite.)
MONTAUDOIN
(l'appelant.)
Isidore !
ISIDORE
(descendant en scène.)
Monsieur Montaudoin !
MONTAUDOIN
Répondez-moi franchement. Il ne vous manque jamais d'argent, à vous ?
ISIDORE
Jamais ! Dieu merci !… comme caissier, je serais obligé de le remettre de ma poche.
MONTAUDOIN
Ah ! tant mieux ! c'est bien !… Allez trouver le notaire.
ISIDORE (À PART.)
Qu'est-ce qu'il a ?
Il sort.
(Un jardin. A droite, la maison d'habitation. A gauche, un petit bâtiment servant d'orangerie. Un jeu de tonneau au fond. Chaises, bancs et tables de jardin.PIGET, POMADOUR, COURTINAu lever du...
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Un salon de campagne, porte au fond, portes latérales dans les pans coupés de droite et de gauche. — Une fenêtre à droite. Sur le devant, à droite, un guéridon....
(BLANCMINET; PUIS ANTOINE; PUIS BOURGILLON; PUIS LOISEAU Le théâtre représente un jardin. Grille d'entrée au fond ; à droite, l'étude ; à gauche, un pavillon servant à serrer des instruments...
(Le théâtre représente un salon chez Lépinois. À droite, guéridon. À gauche, cheminée et canapé.)Laure Madame Lépinois Thérèse(Au lever au rideau, madame Lépinois et Laure s'essuient les yeux. Madame Lépinois...