Adeline, Pitois ; puis Célimare
Pitois
(entrant de droite, deuxième plan, et se dirigeant vers la cheminée… à la cantonade.)
Oui, monsieur !… Voilà autre chose, à présent… Monsieur qui me dit d'allumer du feu dans ce salon.
Adeline
Eh bien, puisqu'il vous le dit… faites-le… Ce n'est pas vous qui payez le bois.
(Elle entre à gauche avec les rideaux.)
Pitois
(allumant du feu.)
Du feu… au mois d'août… et un jour de noces !
Célimare
(entrant par la droite avec des papillottes et en robe de chambre et peignoir blanc.)
Eh bien, ce feu a-t-il pris ?
Pitois
On le souffle.
Célimare
Dépêche-toi.
Pitois
Monsieur a froid ?
Célimare
Oui… ouvre la fenêtre… et achève de me coiffer.
Il prend la chaise placée près de la table et s'assied en face du souffleur.
Pitois
(allant ouvrir la fenêtre de gauche, et à part.)
Il veut que j'ouvre la fenêtre, à présent… Bizarre !… bizarre ! (Haut.)
Combien Monsieur veut-il de boucles ?
(Il se tient debout derrière Célimare et finit de le coiffer.)
Célimare
assis.
Partout… partout… et que ça ait l'air naturel.
Pitois
(le coiffant.)
C'est égal… un homme qui se marie et qui fait du feu au mois d'août…
Célimare
Eh bien !… après ?
Pitois
J'ai fait à Monsieur les observations que je devais lui faire…
Célimare
Parce que tu as été malheureux avec ta femme, tu vois des sinistres partout… Le fait est qu'on doit passer un mauvais quart d'heure quand on découvre la chose…
Pitois
Oh ! moi, je m'y attendais… Depuis quelque temps, Pulchérie… se pommadait extraordinairement et mettait de l'eau de Cologne dans son mouchoir… et, quand une femme de chambre se pommade…
Célimare
Mauvais signe ! (Parlant de sa coiffure.)
Fais bouffer ! fais bouffer !… Eh bien, qu'est-ce que tu en as fait, de ta femme ? tu l'as renvoyée ?…
Pitois
Non, monsieur… elle gagnait cinq cents francs par an !… nous les mettions à la caisse d'épargne.
Célimare
Ah ! c'est une raison… Mais ton rival, tu l'as jeté par la fenêtre ?…
Pitois
Non, monsieur… d'abord, les règlements de police s'y opposent… et puis il était plus fort que moi.
Célimare
Ah ! il paraît que c'était un rude gaillard !
Pitois
Un homme superbe… dans le genre de Monsieur.
Célimare
Fais bouffer… fais bouffer…
Pitois
Mais tout ça ne lui a pas porté bonheur.
Célimare
Il est mort ?
Pitois
Il est devenu huissier. (Otant le peignoir.)
Monsieur est bouclé.
Célimare se relève.
Célimare
passant la chaise à droite.
C'est bien… Mets une bûche dans le feu et va-t'en.
Pitois
(mettant une bûche dans la cheminée, à part.)
Au mois d'août… Bizarre !… bizarre !…
(Il sort par la gauche. )
(Un jardin. A droite, la maison d'habitation. A gauche, un petit bâtiment servant d'orangerie. Un jeu de tonneau au fond. Chaises, bancs et tables de jardin.PIGET, POMADOUR, COURTINAu lever du...
(Un salon de campagne, ouvrant au fond sur un jardin. Un buffet. Un râtelier avec un fusil de chasse, une poire à poudre et un sac à plomb. Portes latérales....
Un salon de campagne, porte au fond, portes latérales dans les pans coupés de droite et de gauche. — Une fenêtre à droite. Sur le devant, à droite, un guéridon....
(BLANCMINET; PUIS ANTOINE; PUIS BOURGILLON; PUIS LOISEAU Le théâtre représente un jardin. Grille d'entrée au fond ; à droite, l'étude ; à gauche, un pavillon servant à serrer des instruments...
(Le théâtre représente un salon chez Lépinois. À droite, guéridon. À gauche, cheminée et canapé.)Laure Madame Lépinois Thérèse(Au lever au rideau, madame Lépinois et Laure s'essuient les yeux. Madame Lépinois...