JOSEPH puis CORDENBOIS
JOSEPH (seul.)
Le patron va être occupé ce soir… je me paierai quelques glaces… et pas mal de tasses de thé…
CORDENBOIS (à la cantonade.)
C'est bien ! c'est bien !
(CORDENBOIS paraît à la porte du fond; il est en grande tenue: pantalon collant, gilet de satin blanc, jabot et claque.)
JOSEPH
Ah! le monsieur de ce matin… Allons prévenir M. Cocarel.
(Il sort à droite.)
CORDENBOIS (entrant au fond.)
Voilà! j'ai loué tout ça chez Babin. C'est tout neuf… et sauf deux taches de graisse qu'on a fait disparaître… seulement, je sens la benzine… je me suis arrosé d'eau de Cologne… (Se flairant.)
Mais la benzine domine!… C'est peut-être une bêtise que je fais en venant ici… Après cela, elle ne peut pas m'entraîner bien loin !… De deux choses l'une: ou cette jeune fille… celle qui se fait annoncer dans le journal…
(est jolie ou elle est laide ; si elle est laide, j'en serai pour les cinq louis que Cocarel m'a fait déposer ce matin… mais, si elle est jolie… je fais une magnifique affaire… je ne parle pas du bonheur qu'on a à épouser une jolie femme… Dame ! on n'est pas de marbre ! je me suis dit : Elle a cinq mille francs de rente… ma pharmacie en rapporte quatre : ça fait neuf. Je compte y joindre un petit commerce de mercerie, de parfumerie et d'épicerie… pour occuper ma femme… mettons mille francs seulement… ça me fera dix… autant que Champbourcy. Je donnerai une pompe à la commune… il sera furieux ! Il y a une chose qui m'inquiète… Cocarel m'a annoncé que j'avais un concurrent, c'est même pour lui que l'entrevue a été arrangée… mais, comme m'a fort bien dit l'entrepreneur : c'est une lutte… au plus aimable ! (Se flairant.) Je crois que j'ai quelques chances… Mon Dieu, que je sens la benzine !… Ah ça ! je voudrais bien savoir ce que sont devenus les Champbourcy… je les ai attendus deux heures en haut de l'Arc de triomphe… je n'en suis descendu que lorsque le gardien m'a dit qu'on allait fermer le monument… Je n'ai vu personne; ce n'est pas gentil!… quand on convient de manger une cagnotte, on ne doit pas la manger les uns sans les autres… je m'en expliquerai avec)
Champbourcy, ce soir, au chemin de fer… nous devons prendre le dernier train.
(Un jardin. A droite, la maison d'habitation. A gauche, un petit bâtiment servant d'orangerie. Un jeu de tonneau au fond. Chaises, bancs et tables de jardin.PIGET, POMADOUR, COURTINAu lever du...
(Un salon de campagne, ouvrant au fond sur un jardin. Un buffet. Un râtelier avec un fusil de chasse, une poire à poudre et un sac à plomb. Portes latérales....
Un salon de campagne, porte au fond, portes latérales dans les pans coupés de droite et de gauche. — Une fenêtre à droite. Sur le devant, à droite, un guéridon....
(BLANCMINET; PUIS ANTOINE; PUIS BOURGILLON; PUIS LOISEAU Le théâtre représente un jardin. Grille d'entrée au fond ; à droite, l'étude ; à gauche, un pavillon servant à serrer des instruments...
(Le théâtre représente un salon chez Lépinois. À droite, guéridon. À gauche, cheminée et canapé.)Laure Madame Lépinois Thérèse(Au lever au rideau, madame Lépinois et Laure s'essuient les yeux. Madame Lépinois...