(COCAREL, PUIS CATULLE)
COCAREL
Non ! mais c'est fou !… mais c'est qu'il n'y a aucune raison !… et avec ça, elle ne veut rien entendre, impossible de m'expliquer. Aussi que le diable emporte cette Adélaïde ! Comment me tirer de là, mon Dieu !
CATULLE
C'est stupide ! J'arrive d'une brasserie du quartier d'où l'on m'a mis à la porte. Il paraît qu'on ne laisse pas entrer les collégiens. C'est vexant pour l'uniforme.
COCAREL (à part. )
Oui ! ah, quelle idée !… (Haut.)
Ah ! bien ! tu arrives à propos, je puis avoir confiance en toi, n'est-ce pas ?
CATULLE
Pourquoi ?
COCAREL
Enfin, je puis avoir confiance ?… Oui, eh bien ! tu vas me rendre un service.
CATULLE
Volontiers. Quoi ?
COCAREL
Tu vas faire la cour à ma femme.
CATULLE
Moi ?
COCAREL
Oui !… je t'en prie.
CATULLE
Ah ! elle est bonne, celle-là ! Ce n'est pas sérieux ?…
COCAREL
Rien de plus sérieux !
CATULLE
Allons donc ! tu n'y penses pas. Moi ! faire la cour à Laurence !… d'abord, je ne saurais pas…
COCAREL (incrédule. )
Ah bien !
CATULLE
Qu'est-ce que je lui dirais, enfin ?
COCAREL
Eh bien ! qu'est-ce que tu dis d'habitude dans ces cas-là ? Enfin, qu'est-ce que tu dis aux femmes quand tu veux leur faire la cour ?
CATULLE
Eh bien, je leur dis : "cristi ! vous êtes chouette, vous ! Vous devez être rudement chic en maillot !"
COCAREL
Diable ! c'est un peu raide !
CATULLE
Eh bien ! ça me réussit, à moi.
COCAREL
Oui ? Mais enfin, cela n'est pas le cas. Non, tu lui diras que tu l'aimes,… que tu la trouves charmante… est-ce que je sais, moi ?
CATULLE (avec une moue de dédain. )
Oui, une panade.
COCAREL
Enfin, tu trouveras. Mais tout cela, bien entendu, en tout bien, tout honneur.
CATULLE (désappointé. )
Ah !
COCAREL
Comment ! "ah !…"
CATULLE
Ah !… bien. C'est égal !… C'est une drôle d'idée que tu as là !
COCAREL
Ça, c'est mon affaire ! Allons, je rentre chez moi,… je te laisse, courage !
(Il rentre chez lui.)
"Un fil à la patte" est une comédie en trois actes de Georges Feydeau. Elle raconte l'histoire de Fernand de Bois d'Enghien, un homme qui souhaite rompre avec sa maîtresse,...
(Au lever du rideau, la scène est vide.)(Il fait à peine jour. Étienne entre par la porte de droite, deuxième plan.)(Il tient un balai, un plumeau, une serviette, tout ce...
(JOSEPH PUIS RIGOLIN ET EMILIE BAMBOCHE Au lever du rideau, Joseph achève de mettre le couvert. Par la porte du fond, qui est entr'ouverte, et donne sur le hall où...
Un salon élégant. Au fond, une porte donnant sur un vestibule : à gauche, premier plan, une fenêtre ; — à droite, second plan, une cheminée, surmontée d'une glace ; ...
La chambre à coucher des Trévelin. Lit de milieu, au fond, face au public. A droite du lit, une table-guéridon tenant lieu de table de nuit ; sur ce guéridon, un...