Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ;
Oh ! là là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !
Mon unique culotte avait un large trou.
— Petit Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse ;
— Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou.
Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon cœur !
Octobre 1870.
Charleville, 15 mai 1871.J’ai résolu de vous donner une heure de littérature nouvelle. Je commence de suite par un psaume d’actualité :CHANT DE GUERRE PARISIENLe Printemps est évident, carDu cœur...
"Les Illuminations" est une œuvre majeure d'Arthur Rimbaud, composée entre 1872 et 1874. Il s'agit d'un recueil de poèmes en prose, ou parfois en vers libres, qui marque l'apogée de...