(À l'étude.GUILLAUME ET LANDRY, TRAVAILLANT.)
GUILLAUME
Il me semble que Fortunio n'est pas resté longtemps à l'étude.
LANDRY
Il y a gala ce soir à la maison, et maître André l'a invité.
GUILLAUME
Oui ; de façon que l'ouvrage nous reste. J'ai la main droite paralysée.
LANDRY
Il n'est pourtant que troisième clerc ; on aurait pu nous inviter aussi.
GUILLAUME
Après tout, c'est un bon garçon ; il n'y a pas grand mal à cela.
LANDRY
Non. Il n'y en aurait pas non plus si on nous eût mis de la noce.
GUILLAUME
Hum, hum ! quelle odeur de cuisine ! on fait un bruit là-haut, c'est à ne pas s'entendre.
LANDRY
Je crois qu'on danse ; j'ai vu des violons.
GUILLAUME
Au diable les paperasses ! je n'en ferai pas davantage aujourd'hui.
LANDRY
Sais-tu une chose ? j'ai quelque idée qu'il se passe du mystère ici.
GUILLAUME
Bah ! comment cela ?
LANDRY
Oui, oui. Tout n'est pas clair, et si je voulais un peu jaser…
GUILLAUME
N'aie pas peur, je n'en dirai rien.
LANDRY
Tu te souviens que j'ai vu l'autre jour un homme escalader la fenêtre : qui c'était, on n'en a rien su. Mais aujourd'hui, pas plus tard que ce soir, j'ai vu quelque chose, moi qui te parle, et ce que c'était, je le sais bien.
GUILLAUME
Qu'est-ce que c'était ? conte-moi cela.
LANDRY
J'ai vu Jacqueline, entre chien et loup, ouvrir la porte du jardin. Un homme était derrière elle, qui s'est glissé contre le mur, et qui lui a baisé la main ; après quoi, il a pris le large, et j'ai entendu qu'il disait : Ne craignez rien, je reviendrai tantôt.
GUILLAUME
Vraiment ! cela n'est pas possible.
LANDRY
Je l'ai vu comme je te vois.
GUILLAUME
Ma foi ! s'il en était ainsi, je sais ce que je ferais à ta place. J'en avertirais maître André, comme l'autre fois, ni plus ni moins.
LANDRY
Cela demande réflexion. Avec un homme comme maître André, il y a des chances à courir. Il change d'avis tous les matins.
GUILLAUME
Entends-tu le carillon qu'ils font ? Paf, les portes ! clip-clap, les assiettes, les plats, les fourchettes, les bouteilles ! Il me semble que j'entends chanter.
LANDRY
Oui, c'est la voix de maître André lui-même. Pauvre bonhomme ! on se rit bien de lui.
GUILLAUME
Viens donc un peu sur la promenade ; nous jaserons tout à notre aise. Ma foi ! quand le patron s'amuse, c'est bien le moins que les clercs se reposent.
(Ils sortent.)
Un caprice, comédie en un acte écrite par Alfred de Musset en 1837, explore les subtilités des sentiments et les jeux d’amour dans un cadre bourgeois. L’histoire met en scène...
On ne saurait penser à tout, comédie en un acte écrite par Alfred de Musset en 1849, explore les petites absurdités de la vie conjugale et les quiproquos liés aux...
On ne badine pas avec l’amour, drame en trois actes écrit par Alfred de Musset en 1834, raconte une histoire d'amour tragique où les jeux de séduction et de fierté...
Louison, comédie en un acte écrite par Alfred de Musset en 1849, met en scène une situation légère et pleine de malice autour des thèmes de l’amour, de la jalousie...
Lorenzaccio, drame romantique écrit par Alfred de Musset en 1834, raconte l’histoire de Lorenzo de Médicis, surnommé Lorenzaccio, un jeune homme partagé entre ses idéaux de liberté et le cynisme...