(LES PRÉCÉDENTS , LA REINE , ULRIC , BARBERINE , COURTISANS , ETC .)
LA REINE(à Barberine.)
Oui, comtesse, nous avons voulu venir nous-même vous rendre visite.
BARBERINE
Notre pauvre maison, madame, n'est pas digne de vous recevoir.
LA REINE
Je tiens à honneur d'y être reçue.(À Rosemberg.)
Eh bien ! Rosemberg, ton pari ?
ROSEMBERG
Il est perdu, madame, comme vous voyez.
KALÉKAIRI(bas à Rosemberg.)
Oui, bien perdu.
LA REINE
Es-tu content de ton voyage ? Comment trouves-tu ce château ? Tu n'oublieras pas, je l'espère, l'hospitalité qu'on y reçoit ?
ROSEMBERG
Je ne manquerai pas de m'en souvenir, madame, toutes les fois que je ferai quelque sottise.
KALÉKAIRI(bas à Rosemberg.)
Ce sera souvent.
LA REINE
Il est fâcheux que celle-ci te coûte un peu cher.
BARBERINE
Madame, si Votre Majesté daigne m'accorder une grâce, je lui demande de consentir à ce que ce pari soit oublié.
ULRIC
Je le demande aussi, madame. Si j'avais douté du cœur de ma femme, je pourrais profiter de cette gageure, et me faire payer mon souci ; mais, en conscience, je n'ai rien gagné. Voici tout le prix que j'en veux avoir.
(Il donne à sa femme une poignée de main.)
ROSEMBERG(à part.)
Par mon patron, voilà un digne homme.
KALÉKAIRI(bas à Rosemberg.)
Vous êtes guéri, n'est-ce pas ?
LA REINE
Que cela vous plaise ainsi, je le veux bien. Mais notre parole royale est engagée, et nous ne saurions oublier que nous nous sommes portée pour témoin de la querelle. Ainsi, Rosemberg, tu payeras.
ROSEMBERG
Madame, l'argent est tout prêt.
KALÉKAIRI(bas à Rosemberg.)
Que va dire votre tante Béatrix ?
LA REINE
Mais vous comprenez, comte Ulric, que si notre justice ordonne que le prix de votre gageure vous soit remis, notre pouvoir ne va pas si loin que de vous contraindre à l'accepter. — Ainsi, Rosemberg, là-dessus, tu feras ta cour à la comtesse.
ROSEMBERG
De tout mon cœur, madame, et s'il se pouvait…
LA REINE
Un instant ! nous avons appris de la bouche même de la comtesse le succès de cette aventure ; mais ces messieurs ne le connaissent pas, et il est juste qu'ils en soient instruits, ayant assisté, comme nous, aux débuts de cette entreprise. Voici deux lettres qui en parlent ; Rosemberg, tu vas nous les lire.
BARBERINE
Ah ! madame !
LA REINE
Êtes-vous si généreuse ? Eh bien ! je les lirai moi-même. En voici une d'abord, adressée au comte, et qui n'est pas longue, car elle ne contient qu'un mot : "Venez." Signé : "Kalékairi." Qui a écrit cela ?
KALÉKAIRI
C'est moi, madame.
LA REINE
Tu as peu et bien dit, c'est un talent rare. Maintenant, messieurs, voici l'autre.
(Elle lit.)
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