Après que Pantagruel eut fort bien étudié en Orléans, il délibéra visiter la grande université de Paris ; mais, devant que partir, fut averti qu’une grosse et énorme cloche était à Saint-Aignan dudit Orléans, en terre, passés deux cents quatorze ans, car elle était tant grosse que, par engin aucun, ne la pouvait-on mettre seulement hors terre, combien que l’on y eût appliqué tous les moyens que mettent Vitruvius, de Architectura, Albertus de Re edificatoria, Euclides, Théon, Archimèdes et Héron, de Ingeniis, car tout n’y servit de rien. Dont volontiers incliné à l’humble requête des citoyens et habitants de ladite ville, délibéra la porter au clocher à ce destiné. De fait, vint au lieu où elle était, et la leva de terre avec le petit doigt, aussi facilement que feriez une sonnette d’épervier, et devant que la porter au clocher, Pantagruel en voulut donner une aubade par la ville et la faire sonner par toutes les rues, en la portant en sa main, dont tout le monde se réjouit fort ; mais il en advint un inconvénient bien grand, car, la portant ainsi et la faisant sonner par les rues, tout le bon vin d’Orléans poussa et se gâta. De quoi le monde ne s’avisa que la nuit ensuivant, car un chacun se sentit tant altéré d’avoir bu de ces vins poussés, qu’ils ne faisaient que cracher aussi blanc comme coton de Malte, disants : « Nous avons du Pantagruel et avons les gorges salées. »
Ce fait, vint à Paris avec ses gens, et à son entrée, tout le monde sortit hors pour le voir, comme vous savez bien que le peuple de Paris maillotinier est sot par nature, par bécarre et par bémol, et le regardaient en grand ébahissement et non sans grande peur qu’il n’emportât le Palais ailleurs, en quelque pays a remotis, comme son père avait emporté les campanes de Notre-Dame pour attacher au col de sa jument. Et après quelque espace de temps qu’il y eut demeuré et fort bien étudié en tous les sept arts libéraux, il disait que c’était une bonne ville pour vivre, mais non pour mourir, car les guenaux de Saint-Innocent se chauffaient le cul des ossements des morts.
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