Armand, Perrichon
PERRICHON
(à part)
Il n'y a pas à dire… j'ai fait des excuses ! moi dont on verra le portrait au musée !… Mais à qui la faute ? à ce M. Armand !
ARMAND (à part au fond)
Pauvre homme ! je ne sais que lui dire.
PERRICHON
(à part)
Ah çà ! est-ce qu'il ne va pas s'en aller ? Il a peut-être encore quelque service à me rendre… Ils sont jolis, ses services !
ARMAND
Monsieur Perrichon ?
PERRICHON
Monsieur ?
ARMAND
Hier, en vous quittant, je suis allé chez mon ami… l'employé à l'administration des douanes… Je lui ai parlé de votre affaire.
PERRICHON
(sèchement)
Vous êtes trop bon.
ARMAND
C'est arrangé !… on ne donnera pas suite au procès.
PERRICHON
Ah !
ARMAND
Seulement, vous écrirez au douanier quelques mots de regrets.
PERRICHON
(éclatant.)
C'est ça ! des excuses ! encore des excuses !… De quoi vous mêlez-vous, à la fin ?
ARMAND
Mais…
PERRICHON
Est-ce que vous ne perdrez pas l'habitude de vous fourrer à chaque instant dans ma vie ?
ARMAND
Comment ?
PERRICHON
Oui, vous touchez à tout ! Qui est-ce qui vous a prié de faire arrêter le commandant ? Sans vous, nous étions tous là-bas, à midi !
ARMAND
Mais rien ne vous empêchait d'y être à deux heures.
PERRICHON
Ce n'est pas la même chose.
ARMAND
Pourquoi ?
PERRICHON
Vous me demandez pourquoi ? Parce que… non, vous ne saurez pas pourquoi ! (Avec colère.)
Assez de services, monsieur ! assez de services ! Désormais, si je tombe dans un trou, je vous prie de m'y laisser ! j'aime mieux donner cent francs au guide… car ça coûte cent francs… Il n'y a pas de quoi être si fier ! Je vous prierai aussi de ne plus changer les heures de mes duels, et de me laisser aller en prison si c'est ma fantaisie.
ARMAND
Mais, monsieur Perrichon…
PERRICHON
Je n'aime pas les gens qui s'imposent… c'est de l'indiscrétion ! Vous m'envahissez !…
ARMAND
Permettez…
PERRICHON
Non, Monsieur ! on ne me domine pas, moi ! Assez de services ! assez de services !
(Il sort par le pavillon.)
(Un jardin. A droite, la maison d'habitation. A gauche, un petit bâtiment servant d'orangerie. Un jeu de tonneau au fond. Chaises, bancs et tables de jardin.PIGET, POMADOUR, COURTINAu lever du...
(Un salon de campagne, ouvrant au fond sur un jardin. Un buffet. Un râtelier avec un fusil de chasse, une poire à poudre et un sac à plomb. Portes latérales....
Un salon de campagne, porte au fond, portes latérales dans les pans coupés de droite et de gauche. — Une fenêtre à droite. Sur le devant, à droite, un guéridon....
(BLANCMINET; PUIS ANTOINE; PUIS BOURGILLON; PUIS LOISEAU Le théâtre représente un jardin. Grille d'entrée au fond ; à droite, l'étude ; à gauche, un pavillon servant à serrer des instruments...
(Le théâtre représente un salon chez Lépinois. À droite, guéridon. À gauche, cheminée et canapé.)Laure Madame Lépinois Thérèse(Au lever au rideau, madame Lépinois et Laure s'essuient les yeux. Madame Lépinois...