"La Faute de l’abbé Mouret" est un roman d'Émile Zola publié en 1875, qui s'inscrit dans le cycle des Rougon-Macquart. L'histoire se déroule dans le sud de la France, plus précisément dans la région de l'Église et de la nature. Elle tourne autour du personnage de l'abbé Mouret, un prêtre qui aspire à une vie spirituelle en harmonie avec la nature. Son engagement religieux est mis à l'épreuve lorsqu'il est confronté à ses désirs humains et à une passion inattendue pour une jeune femme, Albine.
Albine est une jeune fille sauvage, pleine de vie, qui représente la beauté et la pureté de la nature. Elle vit dans un monde enchanteur, celui d'un jardin luxuriant et plein de lumière, qui contraste fortement avec l'austérité de l'église et les dogmes religieux que l'abbé Mouret défend. Leur rencontre déclenche une série d'événements qui nous plongent dans un conflit entre la foi, la raison, et les instincts naturels de l'être humain. L’abbé, séduit par la beauté d'Albine et la force de ses sentiments, est tiraillé entre ses obligations ecclésiastiques et ses passions pour cette créature vivante.
Zola utilise ce conflit pour explorer des thèmes profonds tels que la lutte entre la nature et la religion, le désir et la répression, ainsi que la recherche de l'identité personnelle. L'abbé Mouret représente l'homme en quête de spiritualité tandis qu'Albine incarne la vision panthéiste de la nature, où la divinité se trouve dans la vie elle-même plutôt que dans les dogmes de l'Église. Au fur et à mesure que l'histoire évolue, la tension entre leur amour et les conventions sociales devient plus palpable, et l'abbé, malgré ses meilleures intentions, se retrouve entraîné dans un tourbillon de désirs impossibles à réconcilier avec sa vocation.
La Teuse, en entrant, posa son balai et son plumeau contre l’autel. Elle s’était attardée à mettre en train la lessive du semestre. Elle traversa l’église, pour sonner l’Angélus, boitant davantage dans sa hâte, bousculant les bancs. La corde, près...
L’église, vide, était toute blanche, par cette matinée de mai. La corde, près du confessionnal, pendait de nouveau, immobile. La veilleuse, dans un verre de couleur, brûlait, pareille à une tache rouge, à droite du tabernacle, contre le mur. Vincent,...
La Teuse se hâta d’éteindre les cierges. Mais elle s’attarda à vouloir chasser les moineaux. Aussi, quand elle rapporta le Missel à la sacristie, ne trouva-t-elle plus l’abbé Mouret, qui avait rangé les ornements sacrés, après s’être lavé les mains....
Quand l’abbé Mouret ne sentit plus la Teuse derrière lui, il s’arrêta, heureux d’être enfin seul. L’église était bâtie sur un tertre peu élevé, qui descendait en pente douce jusqu’au village ; elle s’allongeait, pareille à une bergerie abandonnée, percée...
Cependant, le soleil chauffait la grande porte de l’église. Des mouches dorées bourdonnaient autour d’une grande fleur qui poussait entre deux des marches du perron. L’abbé Mouret, un peu étourdi, se décidait à s’éloigner, lorsque Voriau s’élança, en aboyant violemment,...
La route tournait entre des écroulements de rocs, au milieu desquels les paysans avaient, de loin en loin, conquis quatre ou cinq mètres de terre crayeuse, plantée de vieux oliviers. Sous les pieds de l’abbé, la poussière des ornières profondes...
La matinée devenait brûlante. Dans ce vaste cirque de roches, le soleil allumait, dès les premiers beaux jours, un flamboiement de fournaise. L’abbé Mouret, à la hauteur de l’astre, comprit qu’il avait tout juste le temps de rentrer au presbytère,...
Au soleil de midi, la maison dormait, les persiennes closes, dans le bourdonnement des grosses mouches qui montaient le long du lierre, jusqu’aux tuiles. Une paix heureuse baignait cette ruine ensoleillée. Le docteur poussa la porte de l’étroit jardin, qu’une...
Cependant, le cabriolet suivait de nouveau le chemin creux, le long de l’interminable mur du Paradou. L’abbé Mouret, silencieux, levait les yeux, regardait les grosses branches qui se tendaient par-dessus ce mur, comme des bras de géants cachés. Des bruits...
Quand l’abbé Mouret se retrouva seul, dans la poussière du chemin, il se sentit plus à l’aise. Ces champs pierreux le rendaient à son rêve de rudesse, de vie intérieure vécue au désert. Le long du chemin creux, les arbres...
Vers six heures, ce fut un brusque réveil. Un tapage de portes ouvertes et refermées, au milieu d’éclats de rire, ébranla toute la maison, et Désirée parut, les cheveux tombant, les bras toujours nus jusqu’aux coudes, criant :— Serge !...
Frère Archangias dînait à la cure tous les jeudis. Il venait de bonne heure, d’ordinaire, pour causer de la paroisse. C’était lui qui, depuis trois mois, mettait l’abbé au courant, le renseignait sur toute la vallée. Ce jeudi-là, en attendant...
Dans l’église, l’abbé Mouret trouva une dizaine de grandes filles, tenant des branches d’olivier, de laurier, de romarin. Les fleurs de jardin ne poussant guère sur les roches des Artaud, l’usage était de parer l’autel de la Vierge d’une verdure...
Éclairée d’une seule lampe, brûlant sur l’autel de la Vierge, au milieu des verdures, l’église s’emplissait, aux deux bouts, de grandes ombres flottantes. La chaire jetait un pan de ténèbres jusqu’aux solives du plafond. Le confessionnal faisait une masse noire,...
La chambre de l’abbé Mouret, située à un angle du presbytère, était une vaste pièce, trouée sur deux de ses faces de deux immenses fenêtres carrées ; l’une de ces fenêtres s’ouvrait au-dessus de la basse-cour de Désirée ; l’autre...
Cette évocation des grands bonheurs de sa jeunesse avait donné une légère fièvre à l’abbé Mouret. Il ne sentait plus le froid. Il lâcha les pincettes, s’approcha du lit comme s’il allait se coucher, puis revint appuyer son front contre...
L’Immaculée-Conception, sur la commode de noyer, souriait tendrement, du coin de ses lèvres minces, indiquées d’un trait de carmin. Elle était petite, toute blanche. Son grand voile blanc, qui lui tombait de la tête aux pieds, n’avait, sur le bord,...
Devant les deux larges fenêtres, des rideaux de calicot, soigneusement tirés, éclairaient la chambre de la blancheur tamisée du petit jour. Elle était haute de plafond, très-vaste, meublée d’un ancien meuble Louis XV, à bois peint en blanc, à fleurs...
Le lendemain, le beau temps s’était gâté, il pleuvait. Serge, repris par la fièvre, passa une journée de souffrance, les yeux fixés désespérément sur les rideaux, d’où ne tombait qu’une lueur de cave, louche, d’un gris de cendre. Il ne...
Le soleil était là, en effet. Quand Albine eut ouvert les volets, derrière les grands rideaux, la bonne lueur jaune chauffa de nouveau un coin de la blancheur du linge. Mais ce qui fit asseoir Serge sur son séant, ce...
Une mer de verdure, en face, à droite, à gauche, partout. Une mer roulant sa houle de feuilles jusqu’à l’horizon, sans l’obstacle d’une maison, d’un pan de muraille, d’une route poudreuse. Une mer déserte, vierge, sacrée, étalant sa douceur sauvage...
Chaque jour, elle le fit ainsi asseoir devant la fenêtre, aux heures fraîches. Il commençait à hasarder quelques pas, en s’appuyant aux meubles. Ses joues avaient des lueurs roses, ses mains perdaient leur transparence de cire. Mais, dans cette convalescence,...
Un matin enfin, elle put le soutenir jusqu’au bas de l’escalier, foulant l’herbe du pied devant lui, lui frayant un chemin au milieu des églantiers qui barraient les dernières marches de leurs bras souples. Puis, lentement, ils s’en allèrent dans...
Albine et Serge entrèrent dans le parterre. Elle le regardait avec une sollicitude inquiète, craignant qu’il ne se fatiguât. Mais lui, la rassura d’un léger rire. Il se sentait fort à la porter partout où elle voudrait aller. Quand il...
Le lendemain, dès l’aube, ce fut Serge qui appela Albine. Elle dormait dans une chambre de l’étage supérieur, où il n’eut pas l’idée de monter. Il se pencha à la fenêtre, la vit qui poussait ses persiennes, au saut du...
Le lendemain matin, Albine voulut partir dès le lever du soleil, pour la grande promenade qu’elle ménageait depuis la veille. Elle tapait des pieds joyeusement, elle disait qu’ils ne rentreraient pas de la journée.— Où me mènes-tu donc ? demanda...
Huit jours plus tard, il y eut de nouveau un grand voyage dans le parc. Il s’agissait d’aller plus loin que le verger, à gauche, du côté des larges prairies que quatre ruisseaux traversaient. On ferait plusieurs lieues en pleine...
— Nous ne sortons donc plus ? demanda Serge, à quelques jours de là.Et la voyant hausser les épaules d’un air las, il ajouta comme pour se moquer d’elle :— Tu as donc renoncé à chercher ton arbre ?Ils tournèrent...
Mais, les jours suivants, Albine et Serge restèrent embarrassés l’un devant l’autre. Ils évitèrent de faire aucune allusion à leur promenade sous les arbres. Ils n’avaient pas échangé un baiser, ils ne s’étaient pas dit qu’ils s’aimaient. Ce n’était point...
Cependant, à cette heure, le parc entier était à eux. Ils en avaient pris possession, souverainement. Pas un coin de terre qui ne leur appartînt. C’était pour eux que le bois de roses fleurissait, que le parterre avait des odeurs...
Dès le lendemain, Serge se barricada dans sa chambre. L’odeur du parterre l’exaspérait. Il tira les rideaux de calicot, pour ne plus voir le parc, pour l’empêcher d’entrer chez lui. Peut-être retrouverait-il la paix de l’enfance, loin de ces verdures,...
Ils descendirent, ils marchèrent au milieu du jardin, sans que Serge cessât de sourire. Il n’aperçut les verdures que dans les miroirs clairs des yeux d’Albine. Le jardin, en les voyant, avait eu comme un rire prolongé, un murmure satisfait...
Lorsque Albine et Serge s’éveillèrent de la stupeur de leur félicité, ils se sourirent. Ils revenaient d’un pays de lumière. Ils redescendaient de très-haut. Alors, ils se serrèrent la main, pour se remercier. Ils se reconnurent et se dirent :—...
— Ah ! je le sentais ! dit Albine, avec un cri de suprême désespoir. Je te suppliais de m’emmener… Serge, par grâce, ne regarde pas !Serge regardait, malgré lui, cloué au seuil de la brèche. En bas, au fond...
Après le Pater, l’abbé Mouret s’étant incliné devant l’autel, alla du côté de l’Épître. Puis, il descendit, il vint faire un signe de croix sur le grand Fortuné et sur la Rosalie, agenouillés côte à côte, au bord de l’estrade.—...
L’abbé Mouret, en soutane, la tête nue, était revenu s’agenouiller au pied de l’autel. Dans la clarté grise tombant des fenêtres, sa tonsure trouait ses cheveux d’une tache pâle, très-large, et le léger frisson qui lui pliait la nuque, semblait...
— Maintenant ma soupe est trop chaude, gronda la Teuse, qui revenait de la cuisine avec une écuelle, dans laquelle une cuiller de bois était plantée debout.Elle se tint devant l’abbé Mouret, en commençant à manger sur le bout de...
L’abbé Mouret passait les journées au presbytère. Il évitait les longues promenades qu’il faisait avant sa maladie. Les terres brûlées des Artaud, les ardeurs de cette vallée où ne poussaient que des vignes tordues, l’inquiétaient. À deux reprises, il avait...
Le Frère, qui avait mangé, resta là, à califourchon sur une chaise retournée, pendant le dîner du prêtre. Depuis que ce dernier était de retour aux Artaud, il venait ainsi presque tous les soirs s’installer au presbytère. Jamais il ne...
Le lendemain était un dimanche. L’Exaltation de la Sainte-Croix tombant un jour de grand’messe, l’abbé Mouret avait voulu célébrer cette fête religieuse avec un éclat particulier. Il s’était pris d’une dévotion extraordinaire pour la Croix, il avait remplacé dans sa...
Le dimanche était un jour de grande occupation pour l’abbé Mouret. Il avait les vêpres, qu’il disait généralement devant les chaises vides, la Brichet elle-même ne poussant pas la dévotion au point de revenir à l’église l’après-midi. Puis, à quatre...
D’abord, elle ne vit personne. Au-dehors, la pluie tombait de nouveau, une pluie fine, persistante. L’église lui parut toute grise. Elle passa derrière le maître-autel, s’avança jusqu’à la chaire. Il n’y avait, au milieu de la nef, que des bancs...
L’église était silencieuse. Seule, la pluie, qui redoublait, mettait sous la nef un frisson d’orgue. Dans ce calme brusque, la colère du prêtre tomba ; il se sentit pris d’un attendrissement. Et ce fut le visage baigné de larmes, les...
Désirée approchait, avec sa gaieté sonore.— Tu es là ! tu es là ! cria-t-elle. Ah bien ! tu joues donc à cache-cache ? Je t’ai appelé plus de dix fois de toutes mes forces… Je croyais que tu étais...
L’abbé Mouret dormit d’un sommeil de plomb. Lorsqu’il ouvrit les yeux, plus tard que de coutume, il se trouva la face et les mains baignées de larmes ; il avait pleuré toute la nuit, en dormant. Il ne dit point...
Derrière la muraille, à quelques pas, Albine était assise sur un tapis d’herbe. Elle se leva, en apercevant Serge.— Te voilà ! cria-t-elle toute tremblante.— Oui, dit-il paisiblement, je suis venu.Elle se jeta à son cou. Mais elle ne l’embrassa...
Frère Archangias, réveillé, debout sur la brèche, donnait des coups de bâton contre les pierres, en jurant abominablement.— Que le diable leur casse les cuisses ! qu’il les cloue au derrière l’un de l’autre comme des chiens ! qu’il les...
À cette heure, Albine, dans le Paradou, rôdait encore, traînant l’agonie muette d’une bête blessée. Elle ne pleurait plus. Elle avait un visage blanc, traversé au front d’un grand pli. Pourquoi donc souffrait-elle toute cette mort ? De quelle faute...
Le lendemain, vers trois heures, la Teuse et Frère Archangias, qui causaient sur le perron du presbytère, virent le cabriolet du docteur Pascal traverser le village, au grand galop du cheval. De violents coups de fouet sortaient de la capote...
Ce matin-là, il y avait un grand remue-ménage, dans la basse-cour du presbytère. Le boucher des Artaud venait de tuer Mathieu, le cochon, sous le hangar. Désirée, enthousiasmée, avait tenu les pieds de Mathieu, pendant qu’on le saignait, le baisant...
Le Docteur Pascal est le dernier roman de la série des Rougon-Macquart d'Émile Zola, publié en 1893. L'histoire se déroule dans le contexte de la fin du XIXe siècle en...
La Débâcle est le dix-neuvième roman de la série des Rougon-Macquart écrite par Émile Zola. Publié en 1892, l'œuvre se concentre sur la guerre franco-prussienne de 1870 et ses conséquences...
L'Argent d'Émile Zola est un roman qui explore les thèmes du capitalisme et de la corruption à travers la vie de ses personnages, notamment celui de Saccard, un homme ambitieux...
La Bête humaine est un roman d’Émile Zola, publié en 1890, qui s’inscrit dans le cycle des Rougon-Macquart. L’histoire se déroule principalement sur les chemins de fer français, un symbole...
Le Rêve d’Émile Zola est un roman qui explore la vie d'une jeune fille, Christine, qui aspire à un monde idéal et à une existence empreinte de beauté et de...
L'œuvre "La Terre" d'Émile Zola, publiée en 1887, s'inscrit dans le cycle des Rougon-Macquart et met en lumière la vie rurale en France à la fin du XIXe siècle. Le...
L’Œuvre d’Émile Zola est un roman qui explore le monde de l'art et de la création, tout en s'intéressant aux relations complexes entre les artistes, leurs œuvres et la société....
"La Joie de vivre" est un roman d'Émile Zola publié en 1884 et il fait partie de la série des Rougon-Macquart. L'œuvre explore les thèmes de la vie, de la...
"Pot-Bouille" est un roman d'Émile Zola qui s'inscrit dans le cycle des Rougon-Macquart. L'œuvre se déroule dans le Paris de la fin du XIXe siècle et met en lumière la...
"Une page d'amour" est un roman d'Émile Zola publié en 1878. L'œuvre s'inscrit dans le cycle des Rougon-Macquart et explore les thèmes de l'amour, de la passion et des conséquences...