(ADOLPHE, POMADOUR, COURTIN; PUIS THOMAS.)
POMADOUR(à Adolphe.)
Dans une minute, monsieur, tout va s'éclaircir.
ADOLPHE
Monsieur, je vous demanderai la permission de ne pas rester à dîner avec vous…
POMADOUR
Mais je l'espère bien ! (À part.)
Il ne manquerait plus que de le nourrir !
ADOLPHE
À quelle heure repart le train ? C'est demain la liquidation.
POMADOUR
Oh ! pas si vite ; nous avons une autre liquidation à liquider entre nous. Il serait trop commode de venir déjeuner, d'embrasser violemment la maîtresse de la maison et de reprendre le train ! Non, monsieur, il faut un exemple !
ADOLPHE
Je vous jure, monsieur, que je suis navré !… Je donnerais vingt francs de ma poche, pour que… l'incident ne fût pas arrivé… et, si vous vouliez accepter mes excuses…
POMADOUR
Cela ne suffit pas ! On voit bien que vous ne me connaissez pas… Je suis un homme, moi ! et, par profession, en relations continuelles avec des militaires… Je vends des sabres, des épées, et des épaulettes… Vous me comprenez ?
ADOLPHE
Parfaitement ! (À part.)
C'est une affaire : quel bête de dimanche !
THOMAS(entrant avec de la bière et des verres.)
Monsieur, voici de la bière.
ADOLPHE
Ah ! bravo !
POMADOUR
Il y a un verre de trop. (Indiquant Adolphe, et sévèrement.)
Monsieur ne boit pas avec nous.
ADOLPHE
En payant ?
POMADOUR
Je ne suis pas marchand de chopes.
COURTIN(bas à Pomadour.)
Ah ! tu es bien dur pour lui !
POMADOUR(bas.)
Il faut faire un exemple !
(Thomas sort.)
ADOLPHE(à part.)
Est-il rancuneux !
POMADOUR(emplissant deux verres.)
Allons, Courtin, à ta santé ! (Elevant son verre.)
Je bois aux hommes bien élevés !
ADOLPHE(à part.)
C'est pour moi, ça !
POMADOUR(continuant son toast.)
À ceux qui, toujours maîtres de leurs passions, savent se maintenir dans les bornes du respect et de la bienséance… et qu'il me soit permis, en terminant, de flétrir ces natures inférieures, bestiales et sans vergogne… qui ont brisé honteusement toutes les traditions de la vieille chevalerie française !
(Il boit.)
COURTIN(à part.)
Bien tapé !
ADOLPHE(à part.)
Ah ! mais il commence à m'ennuyer ! Encore s'il m'offrait à boire.
(Un salon de campagne, ouvrant au fond sur un jardin. Un buffet. Un râtelier avec un fusil de chasse, une poire à poudre et un sac à plomb. Portes latérales....
Un salon de campagne, porte au fond, portes latérales dans les pans coupés de droite et de gauche. — Une fenêtre à droite. Sur le devant, à droite, un guéridon....
(BLANCMINET; PUIS ANTOINE; PUIS BOURGILLON; PUIS LOISEAU Le théâtre représente un jardin. Grille d'entrée au fond ; à droite, l'étude ; à gauche, un pavillon servant à serrer des instruments...
(Le théâtre représente un salon chez Lépinois. À droite, guéridon. À gauche, cheminée et canapé.)Laure Madame Lépinois Thérèse(Au lever au rideau, madame Lépinois et Laure s'essuient les yeux. Madame Lépinois...
(Le théâtre représente une chambre à coucher. — Au fond, au milieu, un lit avec des rideaux. À côté, une table de nuit. À droite et à gauche du lit,...