Un nouvel univers a été découvert par les philosophes du dernier siècle, et ce monde nouveau était d’autant plus difficile à connaître qu’on ne se doutait pas même qu’il existât. Il semblait aux plus sages que c’était une témérité d’oser seulement songer qu’on pût deviner par quelles lois les corps célestes se meuvent et comment la lumière agit.
Galilée, par ses découvertes astronomiques, Kepler, par ses calculs, Descartes, au moins dans sa Dioptrique, et Newton, dans tous ses ouvrages, ont vu la mécanique des ressorts du monde. Dans la géométrie, on a assujetti l’infini au calcul. La circulation du sang dans les animaux et de la sève dans les végétables a changé pour nous la nature. Une nouvelle manière d’exister a été donnée aux corps dans la machine pneumatique. Les objets se sont rapprochés de nos yeux à l’aide des télescopes. Enfin, ce que Newton a découvert sur la lumière est digne de tout ce que la curiosité des hommes pouvait attendre de plus hardi, après tant de nouveautés.
Jusqu’à Antonio de Dominis, l’arc-en-ciel avait paru un miracle inexplicable ; ce philosophe devina que c’était un effet nécessaire de la pluie et du soleil. Descartes rendit son nom immortel par l’explication mathématique de ce phénomène si naturel ; il calcula les réflexions de la lumière dans les gouttes de pluie, et cette sagacité eut alors quelque chose de divin.
Mais qu’aurait-il dit si on lui avait fait connaître qu’il se trompait sur la nature de la lumière ; qu’il n’avait aucune raison d’assurer que c’était un corps globuleux ; qu’il est faux que cette matière, s’étendant par tout l’univers, n’attende, pour être mise en action, que d’être poussée par le soleil, ainsi qu’un long bâton qui agit à un bout quand il est pressé par l’autre ; qu’il est très vrai qu’elle est dardée par le soleil, et qu’enfin la lumière est transmise du soleil à la terre en près de sept minutes, quoique un boulet de canon, conservant toujours sa vitesse, ne puisse faire ce chemin qu’en vingt-cinq années ?
Quel eût été son étonnement si on lui avait dit : « Il est faux que la lumière se réfléchisse directement en rebondissant sur les parties solides du corps ; il est faux que les corps soient transparents quand ils ont des pores larges ; et il viendra un homme qui démontrera ces paradoxes, et qui anatomisera un seul rayon de lumière avec plus de dextérité que le plus habile artiste ne dissèque le corps humain !
Il a si bien vu la lumière qu’il a déterminé à quel point l’art de l’augmenter et d’aider nos yeux par des télescopes doit se borner.
Descartes, par une noble confiance bien pardonnable à l’ardeur que lui donnaient les commencements d’un art presque découvert par lui, Descartes espérait voir dans les astres, avec des lunettes d’approche, des objets aussi petits que ceux qu’on discerne sur la terre.
Newton a montré qu’on ne peut plus perfectionner les lunettes, à cause de la réfraction même, qui, en nous rapprochant les objets, écartent trop les rayons élémentaires ; il a calculé, dans ces verres, la proportion de l’écartement des rayons rouges et des rayons bleus ; et, portant démonstration dans des choses dont on ne soupçonnait pas même l’existence, il examine les inégalités que produit la figure du verre, et celle que fait la réfrangibilité. Il trouve que le verre objectif de la lunette étant convexe d’un côté et plat de l’autre, si le côté plat est tourné vers l’objet, le défaut qui vient de la construction et de la position du verre est cinq mille fois moindre que le défaut qui vient par la réfrangibilité ; et qu’ainsi ce n’est pas la figure des verres qui fait qu’on ne peut perfectionner les lunettes d’approche, mais qu’il faut s’en prendre à la matière même de la lumière.
Voilà pourquoi il inventa un télescope qui montre les objets par réflexion, et non point par réfraction.
Il était encore peu connu en Europe quand il fit cette découverte. J'ai vu un petit livre composé environ ce temps-là, dans lequel, en parlant du télescope de Newton, on le prend pour un lunetier : Artifex quidam Anglus nomine Newton. La postérité l'a bien vengé.
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