LES MÊMES, MME LEGRAINARD
MME LEGRAINARD(entrant vivement.)
Quoi ?… qu'y a-t-il ?
LEGRAINARD(indiquant Régalas.)
Il a vingt-cinq mille livres de rente.
MME LEGRAINARD
Pas possible !
LEGRAINARD
Jeune homme… ma fille est à vous.
CÉLINE(avec joie.)
Ah!… papa!
MME LEGRAINARD
J'avais toujours rêvé cette union.
RÉGALAS(allant de l'un à l'autre.)
Oh ! monsieur ! oh ! madame ! que de remerciements ! (À part.)
Sapristi, je n'ai que deux mille cinq cents francs de rente, j'ai annoncé un zéro de trop. (Haut, aux époux Legrainard.)
Le jour du contrat, mon notaire vous dira quelque chose.
MME LEGRAINARD
Quoi donc?
RÉGALAS
Rien… c'est une surprise.
LEGRAINARD(à part.)
Il veut avantager ma fille.
(Il s'éloigne un moment avec elle.)
MME LEGRAINARD(bas à Régalas.)
Pour toutes les affaires sérieuses, c'est à moi que vous vous adresserez, parce que mon mari… c'est un zéro.
RÉGALAS(à part.)
Comme ça se trouve, justement il m'en manque un.
(Legrainard et Céline se rapprochent.)
MME LEGRAINARD
Ernest ?
Oeuvre du Domaine public – Version retraitée par Libre Théâtre
RÉGALAS
Maman.
MME LEGRAINARD
Ah ! il m'a appelée maman!… Ernest, je vous ai donné deux soufflets, je vous dois deux réparations, une sur chaque joue.
(Lui tendant la joue.)
RÉGALAS
vivement/ Oh! ça… avec plaisir, bonne maman.
(Il embrasse Céline.)
MME LEGRAINARD
Eh bien, qu'est-ce que vous faites donc ?
RÉGALAS(à part.)
Tiens… je me monte l'imagination. (Haut à Mme Legrainard.)
Pardon, pardon, dans mon trouble, j'ai pris Mademoiselle pour vous… et… franchement, on peut s'y tromper.
CÉLINE(à part.)
Oh!… le menteur!
MME LEGRAINARD(enthousiasmée.)
Il est délirant ! (L'embrassant.)
Tu es délirant!
RÉGALAS(au public.)
Elle est très bonne femme… et si ce n'était… (Faisant signe de donner un soufflet.)
Ôtez-lui les deux mains… il ne lui manque plus rien.(ENSEMBLE : Air nouveau de M. Romainville.)
On se hait, Se déplaît, Tout est noir, Plus d'espoir ; Mais les vents Sont changeants. Mon Dieu, c'est Bientôt fait. Pour s'aimer, S'estimer, Se bénir Et s'unir, Il ne faut, En un mot, Qu'un agent… C'est l'argent ! FIN
Oeuvre du Domaine public – Version retraitée par Libre Théâtre
(Un jardin. A droite, la maison d'habitation. A gauche, un petit bâtiment servant d'orangerie. Un jeu de tonneau au fond. Chaises, bancs et tables de jardin.PIGET, POMADOUR, COURTINAu lever du...
(Un salon de campagne, ouvrant au fond sur un jardin. Un buffet. Un râtelier avec un fusil de chasse, une poire à poudre et un sac à plomb. Portes latérales....
Un salon de campagne, porte au fond, portes latérales dans les pans coupés de droite et de gauche. — Une fenêtre à droite. Sur le devant, à droite, un guéridon....
(BLANCMINET; PUIS ANTOINE; PUIS BOURGILLON; PUIS LOISEAU Le théâtre représente un jardin. Grille d'entrée au fond ; à droite, l'étude ; à gauche, un pavillon servant à serrer des instruments...
(Le théâtre représente un salon chez Lépinois. À droite, guéridon. À gauche, cheminée et canapé.)Laure Madame Lépinois Thérèse(Au lever au rideau, madame Lépinois et Laure s'essuient les yeux. Madame Lépinois...