LES MÊMES, MERLEMONT.
MERLEMONT
Les trois minutes sont écoulées!… Eh bien? ce coffret…
BOIS-ROSÉE
Monsieur, soyez sans inquiétude…
MERLEMONT (l'apercevant en habit.)
Que vois-je!… Bourguignon sous ce costume!
BOIS-ROSÉE (à part.)
Oh!… maladroit!
HENRIETTE (à part.)
Ah! mon Dieu! il a remis son habit!
MERLEMONT (l'examinant.)
C'est étrange!… Plus je vous regarde… Vous n'êtes donc pas domestique?
BOIS-ROSÉE (embarrassé.)
Monsieur, j'ai bien l'honneur de vous saluer.
(Fausse sortie.)
MERLEMONT
Un instant!… Qui êtes-vous, monsieur ? Répondez!
BOIS-ROSÉE (à part.)
Que diable vais-je lui dire ?
MERLEMONT
Mais, répondez donc, morbleu!
HENRIETTE (troublée.)
Mon ami…
MERLEMONT (les examinant.)
Ce mystère… cette émotion… madame…
HENRIETTE (avec une dignité blessée.)
Ah! monsieur!…
BOIS-ROSÉE (de même.)
Ah! Merlemont… une pareille pensée!… vous, qui portez de gueules…
MERLEMONT (avec colère.)
Eh! monsieur… je porte ce qui me plaît!… Mais, encore une fois, pour se déguiser de la sorte… il n'y a qu'un amant ou un…
BOIS-ROSÉE (achevant la phrase.)
Un voleur, dites le mot.
MERLEMONT
Eh! dame, monsieur… ce coffret disparu…
BOIS-ROSÉE (qui a pris le coffret avec calme.)
Monsieur de Merlemont… connaissez-vous beaucoup de voleurs qui aient l'habitude de rapporter trois cent mille francs?
MERLEMONT (prenant vivement les billets de banque dans le coffret.)
Comment!!!
BOIS-ROSÉE (continuant.)
Donnez-moi leur adresse… Je demande à leur serrer la main.
MERLEMONT
Mais alors…
BOIS-ROSÉE
Vous voyez bien, monsieur, qu'il n'y a pas que les voleurs qui se déguisent.
MERLEMONT (examinant Bois-Rosée et entre ses dents.)
Hein! c'est juste!… il y a encore… ceux qui… les surveillent.
BOIS-ROSÉE (à part, très blessé.)
Hein! qu'est-ce qu'il dit!…
MERLEMONT
C'est une profession… utile…
BOIS-ROSÉE (contraint.)
Certainement… pour être utile…
MERLEMONT
Vous avez fait preuve d'un zèle, d'un dévouement… (Il pose le coffret.)
BOIS-ROSÉE (hésitant et puis regardant Henriette qui lui jette un regard suppliant.)
Sauvons la malheureuse!
MERLEMONT
Il ne me reste plus, monsieur, qu'à vous remercier bien profondément.
BOIS-ROSÉE
Comment donc !… Enchanté, monsieur, d'avoir pu… Pristi… en voilà de la chevalerie! (À part, indiquant Merlemont.)
C'est égal, quand je le rencontrerai dans le monde… Bah! tout pour les dames!…
(AIR de M. Pantalon.)
HENRIETTE (saluant.)
Votre servante, monsieur.
MERLEMONT (de même.)
Merci, pour votre bon office.
BOIS-ROSÉE (de même.)
Ici, j'ai fini mon service; Je suis votre humble serviteur.
HENRIETTE
On garde un souvenir flatteur D'un si zélé serviteur.
(ENSEMBLE.)
BOIS-ROSÉE
Monsieur, madame, j'ai l'honneur D'être votre humble serviteur.
MERLEMONT
Adieu, monsieur, j'ai bien l'honneur D'être votre humble serviteur.
HENRIETTE
On garde un souvenir flatteur D'un si zélé serviteur.
(Bois-Rosée salue et se dispose à sortir. Le rideau tombe.)
(FIN)
(Un jardin. A droite, la maison d'habitation. A gauche, un petit bâtiment servant d'orangerie. Un jeu de tonneau au fond. Chaises, bancs et tables de jardin.PIGET, POMADOUR, COURTINAu lever du...
(Un salon de campagne, ouvrant au fond sur un jardin. Un buffet. Un râtelier avec un fusil de chasse, une poire à poudre et un sac à plomb. Portes latérales....
Un salon de campagne, porte au fond, portes latérales dans les pans coupés de droite et de gauche. — Une fenêtre à droite. Sur le devant, à droite, un guéridon....
(BLANCMINET; PUIS ANTOINE; PUIS BOURGILLON; PUIS LOISEAU Le théâtre représente un jardin. Grille d'entrée au fond ; à droite, l'étude ; à gauche, un pavillon servant à serrer des instruments...
(Le théâtre représente un salon chez Lépinois. À droite, guéridon. À gauche, cheminée et canapé.)Laure Madame Lépinois Thérèse(Au lever au rideau, madame Lépinois et Laure s'essuient les yeux. Madame Lépinois...