Candide, ou l’Optimisme
-
Comment Candide retrouva Cunégonde et la vieille

Voltaire

Comment Candide retrouva Cunégonde et la vieille

Pendant que Candide, le baron, Pangloss, Martin, et Cacambo, contaient leurs aventures, qu’ils raisonnaient sur les évènements contingents ou non contingents de cet univers, qu’ils disputaient sur les effets et les causes, sur le mal moral et sur le mal physique, sur la liberté et la nécessité, sur les consolations que l’on peut éprouver lorsqu’on est aux galères en Turquie, ils abordèrent sur le rivage de la Propontide, à la maison du prince de Transylvanie. Les premiers objets qui se présentèrent furent Cunégonde et la vieille, qui étendaient des serviettes sur des ficelles pour les faire sécher.

Le baron pâlit à cette vue. Le tendre amant Candide, en voyant sa belle Cunégonde rembrunie, les yeux éraillés, la gorge sèche, les joues ridées, les bras rouges et écaillés, recula trois pas, saisi d’horreur, et avança ensuite par bon procédé. Elle embrassa Candide et son frère ; on embrassa la vieille : Candide les racheta toutes deux.

Il y avait une petite métairie dans le voisinage ; la vieille proposa à Candide de s’en accommoder, en attendant que toute la troupe eût une meilleure destinée. Cunégonde ne savait pas qu’elle était enlaidie, personne ne l’en avait avertie : elle fit souvenir Candide de ses promesses avec un ton si absolu que le bon Candide n’osa pas la refuser. Il signifia donc au baron qu’il allait se marier avec sa sœur. « Je ne souffrirai jamais, dit le baron, une telle bassesse de sa part, et une telle insolence de la vôtre ; cette infamie ne me sera jamais reprochée : les enfants de ma sœur ne pourraient entrer dans les chapitres d’Allemagne. Non, jamais ma sœur n’épousera qu’un baron de l’empire. » Cunégonde se jeta à ses pieds, et les baigna de larmes ; il fut inflexible. « Maître fou, lui dit Candide, je t’ai réchappé des galères, j’ai payé ta rançon, j’ai payé celle de ta sœur ; elle lavait ici des écuelles, elle est laide, j’ai la bonté d’en faire ma femme ; et tu prétends encore t’y opposer ! je te retuerais si j’en croyais ma colère. — Tu peux me tuer encore, dit le baron, mais tu n’épouseras pas ma sœur de mon vivant. »


Comment Candide retrouva Cunégonde et la vieille
Comment Candide fut élevé dans un beau château, et comment il fut chassé d’icelui
Ce que devint Candide parmi les Bulgares
Comment Candide se sauva d’entre les Bulgares, et ce qu’il devint
Comment Candide rencontra son ancien maître de philosophie, le docteur Pangloss, et ce qu’il en advint
Tempête, naufrage, tremblement de terre, et ce qui advint du docteur Pangloss, de Candide et de l’anabaptiste Jacques
Comment on fit un bel auto-da-fé pour empêcher les tremblements de terre, et comment Candide fut fessé
Comment une vieille prit soin de Candide, et comment il retrouva ce qu’il aimait
Histoire de Cunégonde
Ce qui advint de Cunégonde, de Candide, du grand inquisiteur et d’un juif
Dans quelle détresse Candide, Cunégonde et la vieille, arrivent à Cadix, et de leur embarquement
Histoire de la vieille
Suite des malheurs de la vieille
Comment Candide fut obligé de se séparer de la belle Cunégonde et de la vieille
Comment Candide et Cacambo furent reçus chez les jésuites du Paraguai
Comment Candide tua le frère de sa chère Cunégonde
Ce qui advint aux deux voyageurs avec deux filles, deux singes, et les sauvages nommés Oreillons
Arrivée de Candide et de son valet au pays d’Eldorado, et ce qu’ils y virent
Ce qu’ils virent dans le pays d’Eldorado
Ce qui leur arriva à Surinam, et comment Candide fit connaissance avec Martin
Ce qui arriva sur mer à Candide et à Martin
Candide et Martin approchent des côtes de France et raisonnent
Ce qui arriva en France à Candide et à Martin
Candide et Martin vont sur les côtes d’Angleterre : ce qu’ils y voient
De Paquette et de frère Giroflée
Visite chez le seigneur Pococurante, noble vénitien
D’un souper que Candide et Martin firent avec six étrangers, et qui ils étaient
Voyage de Candide à Constantinople
Ce qui arriva à Candide, à Cunégonde, à Pangloss, à Martin, etc.
Comment Candide retrouva Cunégonde et la vieille
Conclusion

Autres textes de Voltaire

Zadig, ou la Destinée

"Zadig ou la Destinée" est un conte philosophique écrit par Voltaire et publié en 1747. L’œuvre raconte les aventures de Zadig, un jeune homme sage et vertueux qui vit à...

Lettres philosophiques

Les "Lettres philosophiques" de Voltaire, publiées en 1734, sont un recueil de lettres qui présentent une critique des institutions françaises à travers le regard admiratif que Voltaire porte sur l’Angleterre....

Oedipe

"Œdipe" de Voltaire est une réinterprétation de la tragédie grecque classique d'Œdipe. Écrite en 1718, cette pièce se concentre sur le roi Œdipe de Thèbes, qui cherche désespérément à élucider...

Le Fanatisme ou Mahomet le Prophète

"Le Fanatisme ou Mahomet le Prophète" est une tragédie de Voltaire écrite en 1739. Cette pièce est une critique du fanatisme religieux et de la manipulation des masses. Elle raconte...

La Femme qui a raison

"La Femme qui a Raison" de Voltaire est une comédie qui aborde les thèmes de l'amour, du mariage, et de la manipulation sociale. L'intrigue se concentre sur Madame Duru, qui...



Les auteurs


Les catégories

Médiawix © 2025