Présentation de l'oeuvre
"Le Temps retrouvé" est le septième et dernier tome de "À la recherche du temps perdu" de Marcel Proust. Ce volume clôt la série et est considéré comme l'un des plus philosophiques de l'œuvre. Publié posthumément en 1927, il contient de nombreux éléments que Proust n'a pas eu le temps de réviser pleinement, mais il reste une conclusion puissante à l'ensemble de la série.
Dans "Le Temps retrouvé", le narrateur revient sur des thèmes familiers des volumes précédents, tels que la mémoire, l'oubli, la douleur, l'amour et l'art, mais il les aborde avec une nouvelle profondeur et une perspective accrue. Le récit se déroule après la Première Guerre mondiale, dans un Paris et une société qui ont été transformés par le conflit.
Le narrateur visite une dernière fois le salon des Guermantes et assiste à une matinée chez la princesse de Guermantes, où il retrouve de nombreux personnages des volumes précédents, maintenant vieillis ou changés par le temps. Lors de cette visite, une série d'expériences de mémoire involontaire conduit le narrateur à une épiphanie sur le temps et la mémoire, réalisant que les moments passés peuvent être "retrouvés" à travers l'art.
Le livre détaille son idée que les vrais paradis sont les "paradis perdus", c'est-à-dire que l'on peut seulement recapturer le passé à travers la mémoire et l'expression artistique. Le narrateur décide alors de commencer à écrire le livre qui deviendra "À la recherche du temps perdu", faisant de "Le Temps retrouvé" un récit qui boucle la boucle, un méta-commentaire sur sa propre création.
"Le Temps retrouvé" est donc une méditation sur le passage du temps et le rôle de l'artiste, qui transforme les expériences vécues en œuvre d'art, permettant de transcender le temps linéaire et d'atteindre une forme d'immortalité à travers l'écriture.
Accéder à un chapitre
I - Tansonville
Extrait
Toute la journée, dans cette demeure de Tansonville un peu trop campagne, qui n’avait l’air que d’un lieu de sieste entre deux promenades ou pendant l’averse, une de ces demeures où chaque salon a l’air d’un cabinet de verdure, et...
II - M. de Charlus pendant la guerre ; ses opinions, ses plaisirs
Extrait
Un des premiers soirs dès mon nouveau retour à Paris en 1916, ayant envie d’entendre parler de la seule chose qui m’intéressait alors, la guerre, je sortis, après le dîner, pour aller voir Mme Verdurin, car elle était, avec Mme...
III - Matinée chez la princesse de Guermantes
Extrait
La nouvelle maison de santé dans laquelle je me retirai alors ne me guérit pas plus que la première ; et un long temps s’écoula avant que je la quittasse. Durant le trajet en chemin de fer que je fis...
