La rivière de cassis roule ignorée,
À des vaux étranges.
La voix de cent corbeaux l’accompagne vraie
Et bonne voix d’anges.
Avec les grands mouvements des sapinaies
Où plusieurs vents plongent.
Tout roule avec des mystères révoltants
De campagnes, d’anciens temps,
De donjons visités, de parcs importants ;
C’est en ces bords que l’on entend
Les passions mortes des chevaliers errants.
Mais que salubre est le vent.
Que le piéton regarde à ces claires-voies,
Il ira plus courageux,
Soldats des forêts que le Seigneur envoie,
Chers corbeaux délicieux,
Faites fuir d’ici le paysan matois,
Qui trinque d’un moignon vieux.
"Poésies" est un titre générique utilisé pour regrouper les premiers poèmes d’Arthur Rimbaud, écrits entre 1869 et 1872, alors qu’il est encore adolescent. Ces textes, publiés de manière posthume ou...