Mon dieu, mon dieu, que ma maistresse est belle !
Soit que j’admire ou ses yeus, mes seigneurs,
Ou de son front les dous graves honneurs,
Ou l’Orient de sa levre jumelle.
Mon dieu, mon dieu, que ma dame est cruelle !
Soit qu’un raport rengrege mes douleurs,
Soit qu’un depit parannise mes pleurs,
Soit qu’un refus mes plaïes renouvelle.
Ainsi le miel de sa douce beauté
Nourrit mon cœur : ainsi sa cruauté
D’aluine amere enamere ma vie.
Ainsi repeu d’un si divers repas,
Ores je vi, ores je ne vi pas,
Egal au sort des freres d’Œbalie.